“Fils de la Casbah, Mustapha Adane est un artiste du peuple par indifférence et peut être par goût… Sculpteur, céramiste, designer, architecte d’intérieur, dessinateur, peintre, caricaturiste, spécialiste des émaux sur cuivre, concepteur et graveur de médailles et de la clef de la ville d’Alger.. Du figuratif à l’abstraction en passant par l’Art Populaire, ce membre fondateur du mouvement AOUCHEM et auteur du manifeste AOUCHEM 2 reste un homme humble, engagé et discret au parcours colossal qui marquera à jamais l’histoire de l’art Algérien.” Bloom The Art Factory.
ADANE MUSTAPHA, 60 ans de création.
Période : du 13 mars au 10 avril 2021.
Vernissage : le 13 mars 2021.
ADANE Mustapha est né le 12 mars 1933 à Alger. Il est sculpteur, céramiste, designer, architecte d’intérieur. en 1960, il obtient une bourse du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA), pour faire des études artistiques à Leipzig (Allemagne). il accède à un diplôme universitaire de pédagogie artistique, de graphisme et de sculpture (1965), à son retour en Algérie il est nommé professeur et maître-assistant à l’école d’architecture et des beaux-arts d’Alger. Il est président de l’union nationale des arts plastiques de 1967 à 1971 et membre fondateur du groupe Aouchem qui proclame dans son manifeste “sous divers formes, le signe magique manifeste le maintien d’un culture populaire, en laquelle s’est longtemps incarné l’espoir de la Nation…”.
son parcours professionnel est impressionnant, il occupe le poste de directeur artistique à l’agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) et de la foire d’Alger. Il crée les attributs du Président de la république (chaînes, médailles et costumes) ainsi que les clefs de la ville d’Alger. il sera le graveur des médailles des moudjahidines et de la médaille du Mérite, dessinées par Temmam Mohamed. il réalise aussi plusieurs médailles de la foire d’Alger et du ministère de l’éducation nationale, des fresques en céramique et en terre cuite dans différents établissements et institutions (aéroport d’Alger, hôtels el- Safir et el-Djazair, Banque… etc). Il crée les logos de diverses institutions et entreprises nationales et assure la restauration de nombreux monuments nationaux (Djenan-kodjet el-Kheil, Djenane el-Mithak, la mosquée Sidi Boumediene de Tlemcen, Bordj el Kiffan, le siège du Sénat, la prison Serkadji). il assure aussi la décoration des banques BADR et BNA sur l’ensemble du territoire national et l’architecture intérieure du ministère des finances à Alger. A l’occasion des Journées de l’art 2012, il rédige un « Manifeste Aouchem 2 » et participe aux « Journées portes ouvertes sur l’art », 2012 et 2013, organisées par réseau50. (*)
(*) Dictionnaire des artistes algériens, Mansour Abrous.
“TIFINAGH”, Adane Mustapha (Algérie). Émail sur cuivre, 50x40cm.
Adane Mustapha et l’art du feu.
« Pour ma part, j’utilise l’émaillage en “plique à jour” et d’autres techniques en poudre et aquarellé sur de l’or (chaîne du Président de la République), sur argent, sur cuivre. Les cloisonnées en fil d’argent ou de cuivre délimitant le dessin sont remplis de pâte de verre mouillée ou en poudre (en émaux opaques ou translucides) et portés à des températures allant de 750° à 955°, selon un temps de fusion que l’artiste a choisi. La superposition des couleurs est indispensable dans l’émaillage avant toute cuisson. Une oeuvre nécessite parfois plus de dix cuissons. Les couleurs froides et chaudes sont très capricieuses et demandent beaucoup d’attention pour l’oeuvre choisie.»
Source, catalogue exposition Adane Mustapha à la galerie Bouffée d’Art en 2015.
Extrait : « ORTEGA Y GASSET (philosophe espagnol mort en 1955) disait : «la création est la seule révolte authentique ». A l’époque, le rôle des peintres, écrivains, poètes, miniaturistes, chanteurs, comédiens, musiciens calligraphes algériens était de permettre à notre peuple de ne pas s’identifier à l’imagerie coloniale dont le seul slogan était par « l’épée et la charrue ». Nos ancêtres n’étaient pas GAULOIS. Kateb Yacine disait : « la LANGUE FRANCAISE est un butin de guerre ». Indépendants, les Algériens n’étaient plus soumis à l’indigénat, infâme décret Crémieux (1870) visant à effacer leur identité berbéro-musulmane, algérienne. Le manifeste « AOUCHEM », rédigé en 1967, par des artistes membres de l’UNAP, avec les idées de poètes et d’écrivains comme MALEK HADDAD (directeur de la culture), DJAMAL AMRANI, MUSTAPHA TOUMI (poètes), BENMANSOUR ABDELLAH peintre oranais, AHARDAN MAHDJOUBI peintre marocain ainsi que d’autres artistes maghrébins, a souligné la continuité historique et culturelle d’un peuple devenu une nation. L’avenir d’un Pays, d’une Nation, n’existe qu’à travers son HISTOIRE, sa CULTURE, qui est un élément vital pour son FUTUR. AOUCHEM, n’est ni un manuel d’esthétique contemporaine, ni un raccourci de l’histoire et de la préhistoire algérienne, la conclusion du manifeste reste d’actualité.»
Lire : Aouchem 2
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