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La semence et la pandémie par Farid Talbi

Juste pour te faire à l’idée qu’il n’est pas possible de sauver les gens d’eux-mêmes, notamment lorsqu’ils décident d’avoir, seuls « au monde », toujours raison de tout.

Le beauf’ de Machin-de-Lac vers le 9.3 se rend, au marché couvert communal, en vue d’acheter des oranges de saison. Dont il raffole, étant donné le souvenir douloureux d’une enfance de privations inhumaines d’économies de bouts de chandelles, au sein d’une famille de misérables copieusement nourrie d’orgueil démesuré, mensonges et d’eau vraiment pas fraîche du tout.

Il prend le temps le beauf’ de visiter absolument tous les étals du marché, durant une bonne heure, de quoi comparer les prix de bout en bout des offres du matin . Surtout, comme toujours décidé le beauf’- à qui on ne l’a fait pas-, à réaliser une affaire, autrement dit acheter la quantité maximum au prix minimum.

Et voilà que, les coûts fluctuant entre un et trois euros, il vira de bord en fin de parcours jusqu’à son point de départ, pour s’en remettre à la bonne, plein le panier à un euro et cinquante centimes les deux kilos. Tout compte fait, le vendeur philanthrope moyen- oriental, ajoutait toujours une orange au panier, en prime au client du genre pris dans le filet du commerçant, quand la victime potentielle exultait, le triompher bruyant. En fait l’orange en plus, refourguée derrière l’étal par le jovial Cairote, n’aurait été qu’une attention manœuvrière pour se débarrasser du client (le beauf) trop bavard, et aérer le plancher de la devanture attrape-nigauds …. Au suivant !

Le beauf’ arrivé chez lui jubilant, rangea les fruits dont il extirpera seulement quelques oranges pour le repas de midi, soit environ cinq cent grammes. Lesquelles déjà s’avéreront acides, totalement inconsommables.

Poursuivant méfiant soudain le contrôle du panier, le beauf constata de visu et aux effluves des émanations rances que, des trois livres d’oranges mises en réserve au placard, deux étaient congelées de très vieille date, noircies de l’intérieur, pourries qui finiraient à l’instant à la poubelle ménagère .

Dans cette affaire et des derniers cinq cent grammes examinés, seule une orange de quarante grammes s’avérerait être probablement consommable ! Ce qui ramenait au final le coût du fruit comestible, à 1, 50 euros divisé par 40 grs x1000 grs = soit 37,50 euros le kilogramme.

Va lui expliquer sa connerie à l’indécrottable !

Et comme çà, le beauf’ la recherche permanente du coup de fusil inespéré pour le reste de la philosophie du quotidien de notre allié familial, homme du terroir, et durant toute une vie de fonctionnaire mytho, au service d’un chââb (peuple) admiratif du spectacle qui lui ressemble.

L’inquiétude, la plus grave, est autre.

Car il advint malheureusement que le beauf ait pu réussir impunément faire, ici et là plein de gosses du genre, qui ont fait encore dans la lignée beaucoup plus de rejetons de l’espèce, dispersée sans mode d’emploi ni localisation à tous vents.

Pandémie.

Farid Talbi
email : lyon228ruisseau@yahoo.fr

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