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Sont tous pareils !… par Talbi Farid

Le beauf’ des chemins pentus te racontera, mordicus, que tout le pays s’est constitué à partir de son village familial natal (Tagmintouaz-El-Bidoune ). Fanfaron, prétentieux, audacieux !!

Lequel trou géographique qui est sien aura fédéré le Maghreb entier, du temps du paléolithique crocodilien velu, en une entité singulière : Bledarbabassidi. Laquelle entité a contribué à recoller l’Afrique gérontologique amochée et morcelée en un continent unique malgré ses fractions rafistolées. Lequel continent s’est ouvert à la joyeuseté de la confusion des genres, dès lors où le matriarcat fit le bonheur des femmes en panne, en plein tertiaire réchauffé du radiateur etc……

Donc c’est de cette confusion de délires du beauf’, qu’aujourd’hui le bled des grands espaces en jachère et des petites affaires à faire-faire avec les banksters sans frontières, doit prendre des reliefs de constitution nationale identitaire. Bien sûr, le beauf’ vantant les énormes qualités générales (courage-intelligence- générosité-pudeur- honnêteté……) des peuplades ancestrales qui auraient occupé, en proprios irascibles, l’espace historique dont il serait, lui, le spécimen authentique, là en 2013. Normal. Voilà la conclusion intermédiaire, voici – voilà pour l’essentiel : le beauf’ représente l’héritier légal du pays des céans, à la convenance de ses égarements historiques insipides. Lui et personne d’autre !

Et sur la lancée le beauf féru de contes dont il s’épate tout seul, va se lâcher. Et pour te convaincre, illustrer la ténacité légendaire de ses aïeux créateurs du bled, par cette autre histoire peut-être plus vraisemblable celle-là : En 1800 pile poil, l’arrière-arrière grand père du beauf’ un certain Hazz frère de Qa, cultivait un lopin de terre mitoyen à celui d’un cousin, Dada – Ouldamane. A la limite des « champs » un olivier tribal abandonné de tous, rabougri de désespoir et qui poussait néanmoins dans l’un des lopins, en débordant sournoisement d’un tout petit bout de branche dans l’espace aérien (et clôture) de l’autre. 

Le lopin du cousin, voisin en cause, qui s’autorisait chaque année, à cueillir cinq d’olives de la branche intruse de l’arbre d’à côté, au nom de la propriété du morceau du branchage branché au ciel de tous (déjà le recours au haut lieu pour te la boucler net…). Le litige et le conflit demeureraient à ce jour irrésolus, en vertu de la fierté « nif familial, ancestral » revendiqué par le beauf’. Bilan en cours de la mésentente et entêtement séculaire :12.205 morts et 488 blessés en général tous trépanés. Dont 99,999 % étrangers médiateurs, comme toujours mal venus à se mêler des histoires de familles dézinguées des autres. En attendant la suite. Pour cinq misérables olives indigestes !.


Billet Dark Vador
Car par la conclusion finale du premier paragraphe ci-dessus, le beauf’ t’embarquera dans ses certitudes hystérico-géopolitico-khriti d’une part. Avec en inconséquence humaine paragraphe suivant, une autre histoire familiale effroyable de chikayetes tenues, guéguerre intestine, mauvaise foi, méchanceté tribale, incompréhension congénitale, désunion populaire, vices cachés dans l’amplitude du vêtement traditionnel.

Voilà de quoi ressort son pays à construire. Tel quel, et en lequel il te proposera le privilège d’une toute petite place d’hôte marginal, redevable à perpet’ d’autre part. ! Delirium tremens ! Sont tous pareils ! Car sans doute demain un autre hurluberlu, toujours dans le genre « on refait l’histoire », lui du tataouinien fossile primitif définitif, s’invitera au débat.

Mais celui là provenant de la plaine agricole bétonnée, envahie de beauf’s ventrus, enfoncés dans des coiffes empesées garnies de feux directionnels en panne de stop. Des quidams enfermés à l’intérieur d’énormes clôtures sculpturales, protégeant des nouvelles constructions, majestueusement emplies de vide absolu, hautement sécurisées (ici on dira : barreaudées). Ce beauf là va te causer à son tour de sa vision étriquée de bled, de territorialité, liberté et bata fliou pimentée, ajoutant lui aussi un surprenant commentaire. Ce n’importe quoi d’imprévisible et secret qui devrait, comme le premier beauf’, te convaincre du bien-fondé du racontar débile. Donc du fameux général Si Vador « El Guini – Bissawou » en exil, chef d’état-major des beauf’s voués au repos du guerrier offensif de la guerre des planètes , général cul-de-jatte qui serait l’artisan principal parvenu au secours de la libération des peuples déjà victorieux du cancer du colon… ! Et droit de suite, pactole ….

Mon frère, tu subis la connerie humaine et tu acquiesces poliment. Ou tu te fais engueuler honteusement. Dès lors, embarqué pour embarqué dans le conte politique à dormir debout et l’aberration, tu vas forcer la dose et surenchérir dans le genre , encore plus insensé. Dont acte . Ce sera la seule façon, pratiquée en haut lieu et à grande echelle, de t’accommoder des intrus qui te portent sur le système. Le tien en toi !

Farid Talbi

email : lyon228ruisseau@yahoo.fr

Talbi Farid, artiste peintre algérien et chroniqueur

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NB
/ les chroniques de Farid Talbi sur le site founoune.com sont bénévoles
/ la photo ou vidéo accompagnant le texte chronique n’est aucunement l’illustration du texte.
/ La composition est propre au site founoune.com – (founounes.com).
/ toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ou existeront ne serait que pure coïncidence !

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