“Sur Canal Algérie, le verbe est sans importance, il est lancé sans avoir été au préalable canalisé, démystifié et donné comme la fleur d’un secret. Ajoutez à cette configuration mortifère une absence totale de corps et vous obtenez des silhouettes qui clament des redites et qui n’accrochent jamais le spectateur.” Samir Ardjoum
De plus en plus souvent les manifestations organisées à Alger, en vue de promouvoir en général l’art pictural ou, révéler prétendument des créateurs singuliers et adeptes prodiges des genres avérés, n’échappent à leur tour aux tentations de l’arnaque. Comme tout ce qui, de tendance culturelle populaire sévèrement réglementé, redistribué “biens vacants” inondés d’emplois parasites privilégiant l’opportunisme, le commerce de bazar entre les mains de camelots ignares du contenu artistique . Quand tu constates simplement comment les commentaires des ” œuvres ” mises en exergue ici ou là, versent dans le n’importe quoi de la louange inappropriée, tu mesures que le péril est dans la demeure .
S’introniser commentateur avertis ou critiques d’art , ne consiste pas dans le meilleur des cas, sans faute à réciter du copié-collé pompé sur le Web, des toiles de Botticelli ou Van Gogh, en osant présenter le peinturlureur Koukoumani du bled comme artiste plasticien, sinon tondeur de chiens vu coupe de cheveux et look du bonhomme. Ou encore, déclamer une dizaine de phrases laudatrices dénuées de sens, totalement déjantées, incompréhensibles dans le contexte, déclamer sans élans, d’un souffle éolien , en apnée pour te laisser pantois une fois pour toutes. Technique made in éprouvée, par ailleurs. Et rien d’argumenté sur préparation du fond de toile, instruments et techniques d’application, tours de main, étapes d’avancement dans le temps, couche sur couche, choix thème, emploi et travail couleurs, normes de base ( proportions, perspectives, compositions harmonies, rapprochements éventuels écoles de référence …). Il ne s’agit pas de pérorer avec emphase des inepties, mais de faire état artistique de l’oeuvre par informations simples, telles que penchants de l’auteur, modes opératoires, perceptions pédagogiques grand public ! En somme , faire aimer ce qui mérite de l’être de la peinture d’ auteur méritant , rejeter la falsification et travail calamiteux des autres, profitant d’une aubaine et d’ignares parasites en soutien.
Autrement, parler pour ne rien dire faute d’intelligence et pratiques requises par notre art, s’entendre causer avec emphase théâtrale ou, pour vendre la camelote sur gros médias clientélistes, s’appuyer sur un corporatisme ramasse-miettes, s’inscrit comme un travail d’inculture pas bien honorable.
Ce grand art d’époque !
Farid Talbi
lyon228ruisseau@yahoo.fr
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texte et image composition propre au site founoune.com