Pas facile pour l’enfant scolarisé ici ou là, selon la latitude, de se retrouver dans le vocabulaire concernant les narrations de l’histoire conflictuelle des nations et des peuples, à travers les grands faits d’armes ou, du pareil au même, les épopées et drames contemporains. Les ‘patriotes’ d’un bord deviennent systématiquement des ‘rebelles’, les ‘viets’, ‘charlys’, les ‘fellaghas’ en face.
Les libérateurs d’un bord sont qualifiés de ‘terroristes’, ‘fondamentalistes’ et autres sur les bords opposés, avec des connotions infamantes. Du Vercors, Stalingrad, Monte Casino, plage normandes ils ne seraient que des ‘partisans émérites’, ‘des héros’. Mais de Saigon, rue Médée à Alger, Nouméa, Bagdad, Kaboul, par contre, des’ assassins fanatiques’.
Et mon culte de la vérité « vraie » tout ce qu’il y a de plus objective, c’est du poulet sauce piquante peut-être ?
Mais encore, quelle différence entre le raïs, le président de la république, le tyran, le zaim, le monarque sous toutes les couleurs du spectre, le maximo, le guide, le dictateur ?
A mon sens, dans ce fouillis de dénominations, tu ne peux te prononcer que si tu pouvais vérifier, dans chaque pays, d’abord de la pratique et rigueur de la justice sociale, l’ampleur et localisation humaine de la pauvreté, le produit culturel et social final de l’éducation nationale, la place de la femme à tous les niveaux économiques et politiques, la propriété révélée effective des partis politiques à la gouverne, les modes de fonctionnement et d’accès aux hautes marches du pouvoir, la libération totale des arts appliqués. Et au summum, bien mater les profils des blaireaux émergeants et, de la morpho caractériologie des conducteurs des nations et mâtons internationaux de ce troisième millénaire d’une humanité totalement disloquée !
Inhumanité.
En fait c’est souvent du kif-kif entre tous les braves élus du peuple ou du Ciel, chapardeurs dépositaires de l’autorité, ces chefs qui nous veulent toujours du bien, à condition de ne bouffer que de leur soupe saumâtre. Ces chefs de clans. Qui proviennent généralement d’une des bandes, la mieux organisée qui a compris la combine démocratique, d’abord en prenant la mesure des autres, à l’intérieur d’un parti politique populaire et dominateur.
Une invention humaine terrifiante la politique partisane érigée en système républicain démocratique tutélaire ! Pousse toi de là que je m’y mette, belliqueusement, impitoyablement !. En taillant d’épée et d’estoc dans le tas à qui mieux mieux, ou à l’esbroufe.
Une fois dans la place ou sur le trône, nos braves chefs se protègent forcément de la manière avec laquelle ils sont arrivés au but, c’est-à-dire sans pitié, sans scrupule. Et avec le temps, de pire en pire comme seul moyen d’assurer la suprématie de la horde sur les autres, terrassées et vaincues. Et la meilleure façon de camoufler le viol c’est, chaque fois, de se réfugier derrière un pauvre peuple associé, forcé, avili et finalement consentant, manœuvré à façon, de l’intérieur dans sa pourriture et ses failles humaines.
Imparable !
Moyennant bien sûr quelques instruments éprouvés pour s’acquitter d’une dîme de moralité de circonstance, notamment par une intox de verbiage : « république, démocratie, constitution, civilisation, élections, droits de l’homme, histoire, tradition, culture…».
Tiens, pour te faire à l’idée, renseigne-toi par la toile sur le parcours, limite truand des uns et des autres des élus, et les évidences t’éclateront à la figure. Inouï le cheminement personnel scabreux des parvenus et, celui parfois effrayant de leur garde prétorienne !. Des parcours jonchés d’opérations « coups de poings et de mains » viles, unions familiales mafieuses, d’arrangements péripatéticiens et d’affaires souffreteuses, cadavres politiques, parrainages ambigus, violence…
Le pourquoi du comment ? Le surpeuplement, la gabegie, la raréfaction de bouffe et le séquestre des matières premières, la tentation du luxe et luxure et habitudes morbides aidant, la falsification honteuse au profit d’une l’histoire d’un monde toute en manipulation filigrane…
Il apparait qu’une humanité minoritaire et marginale, mais belliqueuse dominante, se soit largement engagée dans une phase critique et ultime de survie sélective. Surtout se fondant sur un état de faits accomplis discriminatoires de classe et de peuplement, déjà imposé largement par les rebus de sous espèces sociales ou phalanges communautaristes, minoritaires mais puissantes, en place. Celles-là judicieusement constituées jusque là de ces nouveaux maitres du monde par violence, effraction et prédation, gentes organisées spécifiquement à ce seul effet de n’importe quelle façon.
Souvent sans frontière, de manière transversale, solidaire, au travers les continents. Et prenant le dessus pour plus d’efficacité, le penchant instinctif animal primitif libéré conduit désormais des hommes à opérer impunément l’exaction en meutes bigarrées acolytes. Des hyènes . Impitoyablement, à perspective territoriale d’occupation impérialiste puis, d’autodestruction systématique funeste qui ne dit pas son nom.
Infamie. Tout les reste du baratin mon frère !
Farid Talbi
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