La vie étant un éternel recommencement, voilà ce qui ne s’écrivait pas en 2014. Nous voilà en 2017, rien de changé ? Le Mondial de foot 2014 visite les favelas, encore plus nombreuses . Nous regrettions,depuis des décades, la dérive irréversible de notre sport.
Argentière et propagandiste, politicarde la manœuvre tendait irrémédiablement à réduire le foot à un spectacle mécanique ultra perfectionné,d’acteurs de scénarisés,perfectionnistes à en bailler d’ennui .
Un joujou comptant de plus en plus comme un loisir manifestations scéniques de masse, à l’adresse sélective réductrice de riches oisifs, et parasites se nourrissant sur la bête . Occupant des travées de tribunes officielles, de plus en plus vastes, noyées dans le luxe et l’apparat d’opérette, avec suggestion de messages subliminaux insidieux . Donnant donnant.
Notre appréhension,le risque d’une issue sinistre, tel ce qu’il en est devenu finalement du théâtre populaire de Molière, le classique des noubas de quartiers du temps de Titma, Cheikh Nador, M’Rizek, foot Khabatou, de l’opéra napolitain américanisé ?
Que non, mon frère, le moribond demeure increvable !
Mondial après mondial, le jeu des pauvres, a délivré ses intrigues du “cachez-moi ce sein que je ne saurait voir” .
Des scandales retentissants,qui entachent à l’échelle universelle la machine tentaculaire à spectacles arrangés, les implications des équipementiers, tous les aménagements qui réduisent le foot de notre enfance, à une vaste manipulation de laboratoire,fric odieux, la piquouse qui rapporte gros.
Autre calamité, à échelle nationale,le foot associatif libre et populaire, confisqué pour délivrer le message extra sportif, est vidé de sa substance régénératrice et de sa mission cardinale, éducative de brassage intergénérationnel. Violence et incivisme y suppléent, Belcourt, Soustara étouffent , la pratique juvénile libre,régénératrice naturelle du talent algérien terminée !
Folie furieuse , cette ignorance de la sociologie du foot exceptionnel, inouie !
Donc le spectacle s’est déplacé, du terrain de jeu vers les gradins de la vocifération et plébiscites inappropriés.
Mais aussi bénédictions. Des puristes en quête de récupérer leur foot à eux grossissent partout la revendication d’un foot du peuple d’en-bas.
Tels ces petits abonnés de clubs espagnols et de la misère d’une Europe naufragée, ces chômeurs à vie des ghettos des cités industrielles défuntes de Grande Bretagne, ces laissés pour comptes des favelas brésiliennes, ces grosses manifestations populaires qui perturbent le mondial actuel !
Au double plan, sportif et de société, car l’histoire nous enseigne que le foot est capable de susciter l’exploit impossible, quand il est poussé dans les derniers retranchements. Il ne supporte pas le ballonnement et l’haleine fétide de l’indigestion.
Farid Talbi
lyon228ruisseau@yahoo.fr