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CHARLIE-HEBDO/L’HEBDO LIBÉRÉ: MÊME COMBAT, MÊME PUNITION

Le groupe autonome de réflexions sur l’art et la culture en Algérie (GARACA) s’associe au deuil des familles des journalistes et caricaturistes de Charlie-Hebdo lâchement abattus ce mercredi 07 janvier 2015 à Paris. Le collectif rappelle à l’occasion de ce tragique événement celui déstabilisant il y maintenant 21 ans le périodique algérien L’Hebdo Libéré.

Créé en 1991, ce dernier affichait un positionnement éditorial radicalement opposé à l’intégrisme islamique. C’est sans doute pour cela que le lundi 21 mars 1994 un commando de trois hommes armés (nombre indiqué par le rapport de police alors que certains citeront celui de 04 puis de cinq assaillants) attaquait vers 11 heures du matin son siège situé au centre d’Alger (rue Ahcène Khemissa, ex-rue Hoche, au rez-de-chaussée d’un immeuble sans issue) et tuait de sang-froid deux employés, en blessant trois autres (un très gravement). Faisant irruption au milieu de la grande salle de rédaction au moment du bouclage, le trio d’assassins pensait y trouver l’ensemble de l’équipe réunie de manière à tirer dans le tas et exterminer le plus grand nombre d’individus possible. Depuis le début des agressions en mai 1992 contre la profession, c’était la première agression directe perpétrée contre un local appartenant à la presse, un assaut portant à 12 le total des victimes (décompte commencé en juin 1993).

İndemne parce qu’absent, le directeur général de la publication, Abderrahmane Mahmoudi (placé en détention préventive en 1992 et sous contrôle judiciaire dix mois plus tard en raison des accents acerbes et de la ligne critique de l’hebdomadaire), assistait justement à l’enterrement d’un confrère, Djamel Benzaghou, ciblé deux jours plus tôt (le samedi 19 mars 1991) devant son domicile de Bab-el-Oued.

Aujourd’hui disparu, L’Hebdo Libéré comptait parmi ses rangs de nombreux collaborateurs de gauche, dont Abderrahmane Chergou, éliminé le 28 septembre 1993.

Dans son ultime communiqué transmis à l’AFP, le Groupe islamique armé (GİA) réitérait ses menaces contre les journalistes, auteurs et créateurs algériens.

Saadi-Leray Farid
Sociologue de l’art.
Secrétaire du Groupe autonome de réflexion sur l’art et la culture en Algérie.

 

 

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