« Il me parait nécessaire de préciser pourquoi je déteste l’école des orientalistes. Ni la thématique, les tons, ni les couleurs d’atmosphère ne restituent la société et ses gens qui m’appartiennent. Une majorité d’œuvres du genre ont été réalisées en reproduisant ou imaginant surtout des femmes « mauresques », dénudées, de petite vertu, affalées sur des sofas, hammams ou harems comme une invitation libidineuse suggestive du Kâma-Sûtra.
Primo, ni ma grand’mère, tantes, aïeules que j’ai connues ne s’accoutraient, loin de là, de la sorte.
Secundo, les intérieurs de leurs maisons ne ressemblaient à celui de maisons closes représentées, imaginées. Ces femmes improvisaient la poésie et les raffinements d’un quotidien vertueux très élaboré, alors que les temps étaient à l’inhumanité.
Tertio, les peintres auteurs de ces insanités étaient des étrangers européens, qui ne se sont pas intéressées à autre chose que le plaisir bestial charnel touristique caricatural objet de propagande. Des vicelards pourris, qui ont malheureusement donné une très mauvaise et fausse image de la découverte d’une société de grande culture. Donc, autant d’œuvres grotesques, encore aujourd’hui adulées, et accompagnées de louanges intolérables ! »
Novembre 2011