Le massacre de Deir Yassin s’est déroulé le au cours de la prise du village de Deir Yassin, à l’Ouest de Jérusalem. Il a été perpétré par 120 combattants de l’Irgoun, une organisation armée terrosite de la droite sioniste en Palestine, née en 1931 d’une scission de la Haganah, et dirigée à partir de 1943 par Menahem Begin. Les anciens membres de l’Irgoun ont majoritairement fondé fin 1948 le parti Herout (« Liberté »), qui est la matrice de l’actuel Likoud, parti de la droite israélienne.
La presse et les historiens rapportent le nombre de 254 victimes civiles, assassinés sauvagement par la milice sioniste : « hommes, femmes et enfants (…) abattus à la mitraillette et à l’arme blanche », massacre « programmé pour pousser les Palestiniens à fuir massivement leurs villages et les abandonner aux colons juifs.(…) Le commando, après avoir ordonné par haut-parleurs aux habitants de vider les lieux, a exterminé tous ceux qui ne se conformaient pas à leur injonction. Aussitôt connue dans le monde arabe, la nouvelle a plongé l’opinion dans la consternation et la colère (…) d’autant que Deir Yassine était l’une de ces typiques bourgades palestiniennes qui entretenaient des relations de bonne intelligence avec les communautés juives voisines » (…) « Lors de ce ratissage, les hommes de l’Irgoun et du Lehi prennent les habitations une par une, les « nettoyant » souvent à la grenade. Ils font également sauter plusieurs maisons à l’explosif.»
Le massacre a eu plusieurs conséquences, d’une part, il a définitivement ancré l’image violente de l’Irgoun, d’autre part, « Il jettera des milliers puis des dizaines de milliers de Palestiniens sur les routes de l’exode ». Menahem Begin, 1er ministère de l’Etat biblique d’Israel de à à la tête de l’Irgoun durant le massacre de Deir Yassine niera tout massacre, parlant d’une « propagande mensongère ». Aucune poursuite judiciaire n’est entreprise à ce jour contre les auteurs dece génocide et d’autres à ce jour.
Roger Garaudy dans “L’affaire Israël, le sionisme politique” (Édition Papyrus, 1983) affirme : « À l’Etat sioniste la terre ne suffisait pas : il faillait la vider de ses habitants pour en faire non une colonie traditionnelle d’exploitation de la main-d’oeuvre autochtone, mais une colonie de peuplement substituant les immigrés aux autochtones. Pour atteindre cet objectif l’Etat sioniste institua un véritable terrorisme d’Etat, c’est à dire de véritables “pogroms” contre la population palestinienne. L’exemple le plus eclatant fut celui de Deir Yacine : Le 9 avril 1948 par une méthode identique à celle des nazis à Oradour (France), les 254 habitants de ce village (hommes, femmes, enfants, vieillards) furent massacrés par les troupes de “L’Irgoun”, dont le chef était Menahem Bégin. Dans son livre La révolte : histoire de l’Irgoun, Bégin écrit qu’il n’y aurait pas eu d’Etat d’Israël sans la victoire de Deir Yassine, Il ajoute : “La Hagana (milice) effectuait des attaques victorieuses sur d’autres fronts…pris de panique les Arabes fuyaient en criant : Deir Yassine” ».
Aujourd’hui, un l’hôpital psychiatrique Kfar Shaul est construit sur le site de cet ancien village palestinien à 7 km à l’ouest de la Vieille ville de Jérusalem.
Deir Yassine, Intérieur du Village après le génocide.
Vue de l’ancien village de Deir Yassine
Lettre de protestation de dignitaires juifs parmi lesquels Albert Einstein et Hannah Arendt s’indignant du massacre et assimilant le mouvement politique de Menahem Begin au fascisme.
Le New York Times du 4 décembre 1948
« Dir Yassin, à six cents mètres d’altitude, était un des points stratégiques les plus vitaux du front arabe à l’ouest de Jérusalem. » Menahem Begin (Mémoires)
Source :
Benny Morris, The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited, Cambridge University Press, 2003
Marius Schatner, histoire de la droite israélienne, p. 240.
Chroniques de l’histoire, Nasser, p.24, éditions chronique.
Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 311-312.
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