Par ses œuvres, Oussama Tabti nous propose sa vision du monde. Celle d’un jeune homme né à Alger en 1988, qui porte un regard critique sur une géopolitique hermétique, faite de frontières infranchissables et de cultures qui se recroquevillent sur elles-mêmes.

Oussama Tabti nous livre également ses analyses. Sur le système éducatif dans lequel il a grandi, sur l’absurdité et la gabegie que l’on croise à chaque coin du pays. Il dénonce, à sa manière, la difficulté de se mouvoir dans un monde certes globalisé, mais méfiant, effrayé par l’étranger et la différence.

La question que nous pose l’artiste est la suivante : est-ce que le regard change lorsque le lieu change? Pour Oussama Tabti, le verdict a fini par tomber. Après avoir dit « la ntouma », il conclut par « la Roma (*) » !

Car où que l’on vive, quoi que l’on fasse, le monde reste fermé, les préjugés demeurent, et l’abrutissement des masses, s’il revêt d’autres formes, est plus en marche que jamais. Toujours indécents, les maux du monde s’exhibent à nous, et nous rattrapent, où que l’on aille.

Le regard engagé que nous livre l’artiste, ne fait que confirmer les propos de Frantz Fanon, qui confie : « La densité de l’Histoire ne détermine aucun de mes actes. Je suis mon propre fondement. Et c’est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j’introduis le cycle de ma liberté. »

Oussama Tabti nous prouve, que pour lui, le cycle a commencé !

Samir TOUMI
Ecrivain

(*) Roma, Romains, Roumis