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Immigration : comment s’en sortir … par Talbi Farid

Bonne nouvelle. Avec Larbi de Bordj, Ali d’Oran, Ahmed de Mila que des vieux retraités, nous nous sommes décidés à ramasser de l’oseille, plein les fouilles. Simple comme bonjour, à partir d‘une idée qui carbure. Nous allons créer à notre tour une association, de manière à être connus et surtout, largement subventionnés par les parrains des deux grands partis acolytes qui se partagent la démocratie républicaine comme un sacré fromage de terroir : droite/ gauche et uppercut dans le  tiroir !.

Donc surtout il nous faudra plaire aux élus de la ville, avec un nom qui dénigre grave les rebeus et renois aux yeux de l’opinion publique de la bétaillère nationale majoritaire, européenne fossile et jouissive qui aime çà : c’est-à-dire l‘auto flagellation publique des derniers peuplements naufragés, définitivement considérés comme  intrus en Europe.

Donc notre association s’appellera « Ni viol, Ni vol, Ni voile, Ni nous, Ni hallal, Ni visa, Ni joints, Ni mosquée, Ni rue Mira, Ni boulot, Ni minaret, Ni arabes, Ni noirs, Ni Maghreb, Ni Afrique ».

Bref avec un fronton pareil, qui salisse si largement à simple évocation la communauté musulmane, le succès et la rente sont  assurés mes frères. Plus tu mets en exergue des méfaits odieux, imaginaires attribués gratuitement aux peuplement de reclus et de seconde zone ( Maghreb et Afrique sub-saharienne, musulmane de préférence ) en endossant le costume du fantôme du cher collabo rédempteur, et plus on t’aimera dans la populace  moutonnière majoritaire  judéo chrétienne aux commandes de ce bled. Mais attention, ne pas dénoncer la pédophilie à cause des prêtres, ni le crime crapuleux, l’escroquerie, infanticide, inceste, génocide et autre joyeusetés à cause de pratiques autochtones labellisées au vu des infos des JT.

Ali Louahrani pense que si de précédentes associations, avec uniquement deux « Ni .-Ni . » ont produit des “ministresses” comiques et autres pontes charlots « ya ouled » en haut lieu, nous pouvons avec la notre (quinze Ni Ni), plus riche encore en auto éclaboussures, prétendre à la présidence de la biblique. Voire l’ONU, à la place de l’espèce d’embryon momifié, anglophone  aphone, qui mène actuellement la baraque, comme s‘il avait honte de ses propres apparitions. Ou viser le lupanar doré du FMI, cette drôle de maison close ouverte aux ébats des riches pervers irresponsables de leurs méfaits, fermée aux pauvres affamés coupables de leur misère. Ali en a dans la cafetière, mine de rien. Pas idiot son idée, et de plus en plus Louahrani perspicace après le coup de la théorie de « l‘enfant endormi, mais réveillé » dont nous avons causé. Ali consulte.

Et puis tu as Ahmed, toujours là dans son coin. A quinze ans d’âge, à la périphérie d’Alger dans les jardins maraîchers à quatre heures du mat’, en février, jusqu‘au coucher du soleil. A travailler pour des clopinettes et un patron garde chiourmes échappé de justesse à la prédation de Franco, mais pas à la conscience humaine. Et qui s’y connaissait dans la culture de la haine, sous serre du conquistador. Voilà que Ahmed  fuit la misère, débarque à dix huit ans à Marseille, trime sang et eau à reconstruire la France; monte à Paris, se marie avec Charlotte (pas la veuve à Charlot de Chaplin comme le pensait Larbi), une bretonne, solide de la suspension, trois gosses sympas.

Pour faire agréer vite fait notre association, nous avons raconté au maire de la ville des âneries. Il adore l’imbécile ! « Que çà aiderait à exporter la démocratie des droits de l’homme blanc dans les pays de l’or noir, en vue de les civiliser les indigènes, cloîtrés chez eux bien sûr à suer du burnous ». Le maire a sauté de joie. Ancien enseignant forcément (les méfaits d’éducation scolaire particulière  de ces missionnaires fonctionnaires socialistes en zones d’exclusion sociale, sur les pauvres gens, ont été terribles), notre maire en a formé, juste ce qu’il fallait à la méthode « heureux de ne pas en savoir plus ». Des cohortes de chômeurs, obéissants, soumis, frileux, mais heureux de leur sort sous protectorat républicain. Et en douce, formatage aux percepts socialistes dans le mou des masses électorales en devenir, autrement fermement maintenues dans la pauvreté et l’effroi. Quoi encore. Le maire a créé dans la ville autant d’associations nuisibles à la démocratie populaire que possible, pour casser toute éveil ou unité éventuelle de la populace consciente de pauvres et peuplements de laissés pour compte.

Plus dégueulasse encore ! en mettant à la tête de cette multitude d’associations ramasse-miettes, de petites frappes du genre ou de la communauté, des voyous juste bon à  barrer le chemin à leurs semblables dès que curieux, lettrés, sensés, susceptibles de comprendre et dénoncer la combine locale du clientélisme socialiste électoral. Et rapports collatéraux  de division par le biais d’assos’ alimentaires : association sport de glisse guatelamatèque, Marocains du nord -ouest -, chasseurs de cailles Burgondes, Kabyles musiciens de raï, Chleuhs en demi finale d‘une coupe de foot, retraités diabétiques, Tunisiens sfaxi taxiphones tous terrains, Comoriens derviches tourneurs, volleyeurs Kurdes, femmes isolées ou parfois, commerçants bègues, Sri lankais marinés au curry, vieux fripons en addiction sexuelle ( voire recette DSK), veuves de Vikings rousses bonnes à ramer du drakkar échoué, proprios de chats castrés d’une seule boulette, Bretons du Ras rasés de près, Celtes ventriloques du biniou, Cap Verdiens transparents vitriers, joueurs de pipeau Chilien du Titicaca en plein dedans…

T’auras compris par ces coups tellement tordus, qu’il est établi mordicus que le maire de notre ville a été élevé dans la cambrousse, et dans la mouise la plus infecte. Ayant mentalement tout acquis les comportements vicelards de la création, partant  essentiellement de l’observation des animaux de basse-cour par lui mal traités, mal nourris, rendus carnivores, engraissés à l‘insecticide, bouffés crus sur place, zoophilisés du” sot-l’y-laisse” par le pèquenot enfant crasseux de ferme, devenu l’élu républicain dont on cause. Et ce n’est pas tout. A moment donné le parti socialiste national se trouvait menacé par deux partis croupions naissant de la gauche, alors localement vacants (Radicaux et les Verts). Alors là, chapeau ! Notre maire imagina un simulacre de chamaille avec deux espèces de femmes à sa botte et en vue, de sa mouvance propagandiste (une placière ignare de marché et une nano éducatrice insignifiante de crèche), les lourda avec perte et fracas public et bruitage. Miracle de la démocratie républicaine de la gauche nationale: illico presto l’une se retrouva cheftaine du parti des Verts, l’autre des Radicaux de gauche. Le coup du cheval de Troie. Depuis, les deux occupent, alliance de la gauche locale oblige, des postes d’adjoints au conseil municipal et retombées diverses.

C’est ainsi qu’il n’existe aucun moyen républicain de se faire entendre d’en bas, en dehors du canal d’un des partis dominant, définitivement confisqués, surveillés, contrôlés en bandes organisées (énarques, héritiers de Blum, de Jaurès, de Mollet, profs décrépis et oisifs de lycées, bandes à Bobos ou Totos, et zozos blédards refusés en face pour cause d‘indigence ou xénophobie  honteuse). Et employés patentés d‘une énorme machinerie de dépendance humiliante, les services communaux sociaux de la ville. Comme s’il s’agissait de franchises en gérance libre, personnelle. D’un commerce de godasses ou de patates. Et derrière le décor républicain, aux manettes la femme du maire, ex enseignante elle aussi, mais provenue du Maghreb commerçant, fille de Prospère, sans autre fonction  que de veiller avec autorité et sournoisement au grain de la section locale du PS. En réalité manipuler les associations, les communautés, les corporations, les divisions et engendrer  toutes les espèces de clivages de circonstances, utiles, de façon à tuer dans l’œuf la velléité ou l’émergence de têtes contestataires pensantes du ghetto. Le ghetto endormi des renois et rebeus, cet énorme danger pour l’existence des partis politiques squattés qui se nourrissent avidement de la misère humaine, mise sous antalgiques et perfusion placebo !.

Le lecteur aura compris qu’il ne s’agit là à travers notre récit, que de faits imaginaires, dans un pays qui n’existe pas du tout, avec des personnages sans aucun lien avec notre bonne l’humanité. De simples racontars, en vue de prévenir au lieu de guérir au cas où. Au cas où, du côté de Beni Addès ou de Tchappès-El Bir, l’envie prenait d’acheter chèrement (majoration rétro commissions en sus) la recette d’une démocratie bidouillée du genre, à des camelots au prétexte d’un jeton d’entrée, au forceps, dans l’histoire parait-il d’un monde moderne requinqué. Un jeton en rien semblable à celui qui faisait jadis recette dans des maisons closes disparues. Mais elles, les dernières de réelle tolérance.

Larbi de Bordj, chargé de droit des adhésions des adhérentes à notre association, nous rappelé la larme à l’œil ce vieux souvenir, en ajoutant pathétique : «  Et si, juste encore un dernier jeton, que pour nos… »

Inintégrable le bougre  !!

 

Talbi Farid
email : lyon228ruisseau@yahoo.fr
Facebook : https://www.facebook.com/farid.talbi.96

Talbi Farid, chroniqueur, artiste peintre algérien

 

 

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/ Chronique paru sur la 2ème version de founoune, le 13/09/2011
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