La Cène de Léonard de Vinci est une peinture murale en détrempe mesurant 460 x 880 cm. Elle a été réalisée de 1495 à 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan. Dans le monde hispanophone, elle est connue sous le nom de “Leonardo La Dernière Cène”. La détrempe est une technique de peinture dans laquelle les pigments sont liés par des colles restant solubles à l’eau après séchage.
Le Cenacolo Vinciano est l’une des peintures les plus célèbres au monde. Réalisée sous le gouvernement de Ludovico il Moro, elle représente le dernier repas entre Jésus-Christ et ses apôtres. Pour créer cette œuvre unique, Léonard de Vinci a effectué de nombreuses études préparatoires. Au lieu d’utiliser la technique traditionnelle de la fresque, l’artiste a opté pour une scène “a secco” directement sur le mur du réfectoire. Des traces de feuilles métalliques d’or et d’argent, ainsi que des détails précieux, témoignent de sa volonté de rendre les personnages plus réalistes. Malheureusement, cette technique a contribué à la détérioration de la fresque, qui a été restaurée à plusieurs reprises.
La rénovation la plus récente date de 1999, utilisant des techniques scientifiques pour restaurer les couleurs d’origine et éliminer autant que possible les marques laissées par les précédentes tentatives de restauration. La fresque est restée à son emplacement d’origine, car des tentatives pour la déplacer ont été entravées par sa fragilité.
Lors de la création de l’œuvre, Léonard travaillait pour le duc Ludovico Sforza, le Moro, qui avait passé commande pour le modeste couvent. Malgré les défis, Léonard était passionné par ce projet. Bien que reconnu comme un peintre exceptionnel, il n’était pas habitué aux fresques, car sa méthodologie était plus lente et plus perfectionniste. La fresque requérait une exécution rapide et en morceaux, car elle était réalisée sur un mur encore humide, puis laissée à sécher avec la peinture.
Léonard a innové en créant une surface de plâtre pour peindre tranquillement et élaborer les croquis des personnages. La distribution des convives est particulièrement remarquable et démontre son génie. Des témoignages décrivent son processus de travail, où il pouvait peindre frénétiquement ou méditer devant l’œuvre. Il se détachait par sa lenteur et sa perfection, mais il affirmait que de bons artistes obtenaient de meilleurs résultats en observant et réfléchissant.
La fresque a suscité l’admiration de tous une fois terminée, et Léonard n’a pas demandé de rémunération au duc. Cependant, lorsque Louis XII de France a envahi Milan en 1500, il a envisagé de démonter la fresque pour la transférer en France. Cependant, le mur manquait de solidité, et des signes de détérioration étaient déjà visibles. Depuis lors, des efforts de conservation et de restauration ont été entrepris, mais la fresque a perdu de son éclat.
La scène représente le moment où Jésus annonce à ses douze apôtres qu’un d’entre eux le trahira. La fresque a subi diverses altérations au fil du temps, notamment des modifications structurelles, telles que la construction d’une porte, des utilisations inappropriées et des dommages causés par des conflits. La salle du réfectoire (Cenacolo) de Santa Maria delle Grazie mesure environ 460 × 880 cm. Depuis l’époque de Léonard, le sol a été rehaussé et les fenêtres agrandies. En représentant la Cène, le dernier repas de Jésus de Nazareth avec ses douze apôtres le jeudi saint, veille de sa crucifixion, Léonard de Vinci suit une vieille tradition monastique. Depuis le Moyen Âge, les murs des réfectoires sont illustrés de la Cène. Ainsi, durant leur repas, les moines avaient l’image de celui que partagea leur Seigneur pour la dernière fois sous les yeux.
Les personnages figurant sur la fresque, de gauche à droite, sont Barthélemy, Jacques le Mineur, André, Judas (tenant une bourse), Pierre, Jean, Jésus, Thomas, Jacques le Majeur, Philippe, Matthieu, Thaddée et Simon. La fresque est surmontée des trois blasons de la dynastie des Sforza. Au centre se trouvent ceux de Ludovic Sforza et de son épouse, Béatrice d’Este, à gauche, celui de son fils aîné, Massimiliano, et à droite, celui de son autre fils, François. Sur le mur opposé de la fresque, le peintre milanais Giovanni Donato Montorfano a peint la Crucifixion en 1495. Sur le mur ouest se trouve un tympan vide. Tout au long de l’architrave court une frise de motifs géométriques encadrant des niches à la gloire des saints et des Bienheureux dominicains. Grâce au témoignage de Goethe, nous savons que les bancs des moines étaient installés le long des murs latéraux, tandis que le prieur était adossé à la Crucifixion de Montorfano, faisant ainsi face à la Cène de Léonard.
En 1980, la fresque a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en reconnaissance de sa valeur historique et artistique exceptionnelle.