“Par le fait que la peinture monumentale est un art de l’architecture ; peut-on les penser séparément et parler d’indépendance de l’une par rapport à l’autre ? Pourquoi à certaines périodes de l’histoire, de l’Antiquité au début du XXe siècle, s’est-elle associée à l’architecture ? La recherche bibliographique sur sa représentation en Algérie, (durant les années Chadli Bendjedid), a démontré qu’elle n’a été presque pas étudiée. Pourtant cette période, c’est imposée sur l’espace publique, par une politique de reconstitutions historiques, et parallèlement par de nouvelles expressions artistiques, qui seront effacées par un blanc badigeonnage. À l’heure de leur disparité, partiellement ou totalement sur le territoire national, ainsi que leur retour massivement durant ces dernières un peu partout dans le monde, et timidement en Algérie ; il y’a lieu d’observer ce phénomène d’origine mexicaine, et qui est plus étudié dans le monde par des esthéticiens et historiens, et pris en charge dernièrement par des anthropologues.”
La recherche bibliographique, sur la peinture monumentale en Algérie, a démontré que très peu de recherches ont été élaborées. Néanmoins, quelques récits existent et les chercheurs qui se sont penchés sur ce cas, comme François Pouillon (2) et Nadira Laggoune (3), nous suggèrent d‘anticiper sa définition. Ainsi, la peinture monumentale en Algérie est un art pédagogique (4), et idéologique. Comme, elle a été sujette en Algérie durant les années 80 à sa réédification et effacement, elle suscite notre intérêt. L‘écrivain Kateb Yassine dans l‘une de ses complaintes (rédigée dans cette même période) nous dévoile que «… Les martyrs ne sont pas seulement ceux qui sont morts pendant la Guerre, sous les coups des ennemis. Il y a aussi les martyrs de l’art, les artistes créateurs, toujours martyrisés d’un pays qui se cherchent depuis des millénaires, perdu dans son histoire. Nous sommes plongés dans un grand silence, un silence orageux où vient se projeter, comme un pavé, ce cri, cette complainte»… (5)
Cette complainte, par rapport à la peinture monumentale des années Chadli Bendjedid, peut développer notre discours, elle nous suggère d‘anticiper une réalité assez amère celle de la non- écriture, et qui reste une des possibilité noble dans la diffusion et mémorisation de l‘œuvre d‘art. Dans ce cas, qui écrit sur l‘œuvre d‘art et ces créateurs ? Sans aucun doute les esthéticiens, les historiens, les sociologues, et ses gens des lettres passionnés par ce terrain encore moins connu. Leur nombre, sur le territoire national ne pourrait à aucun moment dépasser le nombre de doigts de nos deux mains. Toutefois, ces dernières années ce phénomène s‘est amplifié chez nous et un peu partout dans le monde, il apparaît par sa multiplicité d‘observer ce genre pictural et qui est l‘une des plus vieilles pratiques au monde. L‘hypothèse envisagée est que cet art est une commande. Dans ce cas, pourquoi fut-elle commandée ? Et, pourquoi fut elle défaite des murs ? Son imposition dans la ville algérienne durant les années de la présidence de feu Chadli Bendjedid nous interroge par son signe contradictoire, se définissant par le moins d‘aménagement urbain et le plus d‘embellissement. Seulement, il s‘agissait de la récupération des murs, dans ce cas qu‘est ce qu‘une peinture monumentale et pourquoi a-t-elle récupéré les murs durant ce siècle, ailleurs et plus particulièrement chez nous ?
La récupération des murs.
Les livres de l‘histoire de l‘art, dictionnaires et encyclopédies nous ont dicté que cette forme d‘expression est intemporelle, universelle et nomade. Elle a en outre développé son origine, et qui tient d‘un mode d’expression de plus de 25.000 ans, et que c‘est une catégorie esthétique : un style, une œuvre, une forme d’art qui joint à la grandeur matérielle un caractère imposant et majestueux où les formes d’ensemble sont parfois aussi importantes que les murs des bâtis qui la supportent, les deux seules exceptions sont ceux, du vitrail qui appartiennent aux ouvertures dans les architectures (fenêtres ,portes…), dont la conception est attribuée principalement aux maîtres verriers ; et de l’art pariétal paléolithique, un art des profondeurs, celui des grottes et des cavernes… Comme « L’art est le produit de deux pôles ; il y a le pôle de celui qui fait l’œuvre et le pôle de celui qui la regarde. Je donne à celui qui regarde autant d’importance qu’à celui qui la fait.» (6)
Il y a lieu de noter que, les touts premiers à observer cette forme d‘expression ont été les architectes. Ainsi, elle sera l‘objet de toutes les tensions durant les années quarante, dans la relation peinture désunie de l‘architecture ; la peinture murale a été un facteur d’antagonisme, de nuisance et de fusion unitaire, dans ce cas peut-elle être analysée sans la ville et les murs qui la reçoivent ? Rappelons-nous les débats conflictuels qui régnaient entre artistes et architectes comme dans le duel verbal de Fernand Léger (7) et de Le Corbusier (8). Fernand Léger, interpelle son ami l’architecte en ces termes :
“De quel droit avez-vous distribué la couleur ? De quel droit ? L’époque spécialisée vous condamne. Il fallait tenir le contrat d’association entre nous trois : le mur, vous et moi. Pourquoi l’avez-vous rompu ?” Et Le Corbusier d’affirmer : “la couleur entrera-t-elle dans l’architecture par l’intervention de l’artiste peintre ? Nullement. L’artiste peintre n’apporte pas de masses de couleur suffisamment compactes. Il disqualifie plutôt le mur, le fait plutôt éclater, exploser, lui enlevant son existence même.”
Ce débat antagoniste, participera probablement 20 ans plus tard à la séparation de l‘architecture des beaux- arts et qui se feront par décret en 1968 -70 (9) non seulement en France mais également en Algérie. Et, c‘est pourquoi certaines architectures en Algérie disposent sur leurs murs et pignons, des surfaces encadrées nues, comme prêtes à recevoir un bas- relief, une mosaïque ou une fresque, ou une peinture murale. Nous pouvons également consolider cette observation par l‘intervention de Mᴿ Jean Alazard (10), lors de la décoration du foyer civique d‘Alger en 1942 par des panneaux décoratifs, et qui développera :
La peinture murale, en effet, doit être étroitement subordonnée à l’ensemble architectural qu’elle décore : il ne faut point, qu’elle troue la surface qui la supporte, comme certaines trompes œil de l’époque baroque. Il faut se rappeler qu’elle doit être vue de loin et non comme la peinture de chevalet (11).
Dans ce cas, nous devons nous référer à toutes ces architectures qui s‘effacent, sous le génie de certaines peintures murales .Que serait la chapelle de Sixtine, sans les fresques de Michel Ange, et que serait l‘université de Mexico sans sa monumentale peinture en bas- relief « intitulée Le peuple à l‘université » ? De même que toute l‘œuvre architecturale d‘Antoni Gaudi, qui dès le début du XIX ème fera de chaque surface du bâti un élément artistique, ne nous suggère-t-il pas de penser que les murs doivent être embellis .
Pourtant, ces trous dans l‘architecture ont fait des œuvres comme la villa Savoye de Le Corbusier, et dont les murs dénudés de tout décor font du bâti une œuvre monumentale à part entière, ou plus précisément une machine à habiter, et surtout à mieux vivre. Cela n‘empêchera pas à la peinture monumentale de renaître durant ce même siècle, dans un autre continent et sous la forme d‘un mouvement appelé Muralisme, il en ressort dans tous les cas une action de récupération murale. La plupart des tentatives de compréhension de cette pratique viennent de l‘esthétique et de l‘histoire de l‘art (12). Elle touche d‘autres domaines, comme la géographie, la sociologie, et l‘anthropologie, la musique ce qui ne fait que sa richesse. Elle pourrait ouvrir d‘autres portes vers d‘autres recherches scientifiques, ce qui peut rendre ce domaine probablement monumental vu le manque de publications sur le territoire national.
Sur le muralisme, les historiens de la peinture monumentale, nous ont déjà clarifié que la récupération des murs était un phénomène artistique ; et qui est apparu dans certains pays comme le Mexique et le Chili. Cette forme d’art particulière au Mexique a été reconnue par ses pairs dès les années 20, juste après la Révolution mexicaine de 1910, et russe de 1917 et première guerre mondiale de 14-18. Née des meurtrissures des différentes révolutions et guerre mondiale ; on peut parler d’une véritable “Renaissance” de l’art mexicain [À, noter dans ce contexte que l‘œuvre de M‘Hamed Issiakhem « la renaissance du phénix » illustre parfaitement ce mouvement]. Tout commence à l’École Nationale Préparatoire de Mexico (1921-25) avec Diego Rivera (13), David Alfaro Siqueiros (14) et José Clément Orozco (15). Aussi, pendant tout le XXème siècle et internationalement, les mouvements Muralistes se sont opposés tant à l’orthodoxie esthétique des élites qu’à l‘inertie antique. Mᴿ Gerardo Murillo (16), qui fut professeur à l’Académie des Beaux-arts de Mexico, est le fondateur du muralisme ; en 1904, lors de son retour d’un voyage en Italie où les fresques du “quattrocento” l’ont impressionné, il incite ses élèves à reprendre la technique de fresquistes comme de Giotto (17). C’est en 1910 que Murillo établit les canons d’une expression picturale innovante qui devra, en tant qu’art populaire mexicain, exalter le patrimoine culturel précolombien. Rejetant la peinture dite “de Salon”, Murillo prône un art socialement orienté par lequel l’artiste s’expose, littéralement, à la réalité quotidienne. Sous la révolution Mexicaine, le muralisme va marquer le développement de l’art figuratif mexicain et instaurer une relation entre l’art et l’idéologie politique. Les trois muralistes Diego Rivera, José Clémentes Orozco et David Alfaro Siqueiros font « sortir l’Art des musées et autres espaces privilégiés, afin que chacun puisse en jouir ». L’engagement social, la fonction publique de l’Art et la redécouverte des racines culturelles, sont les thèmes récurrents sur lesquels les muralistes élaborent cette renaissance picturale. Leurs œuvres, exposées au regard des populations sur la place publique, sur ses édifices et ses écoles, exaltent la justice sociale et la liberté. Il s’agit de « Récupérer les murs pour s’exprimer » et de se confronter à la censure officielle, trop longtemps en vigueur.
Ainsi le muralisme se met au service des revendications sociales et finira par devenir l’expression même de l’esprit et de la culture mexicaine qui vise à éduquer les masses par l’intermédiaire de messages simples et universels, accessibles à tous car visibles de tous. Ainsi, murs de palace, d‘hospice, et de musée, vont recevoir des fresques aussi différentes les unes des autres puisque réalisées par trois muralistes de génie et dont la particularité est que leurs œuvres ont pour origine l‘histoire du pays, de l‘armée de Zapata, d‘homme de feu… Ces peintures monumentales, par leurs contenus et expressions tellement réalistes entraineront un désaccord avec le régime politique mexicain qui contraindra en 1930 les peintres Rivera, Orozco, Siqueiros, de s’exiler aux U.S.A. De là, le muralisme va pouvoir se répandre dans toute l’Amérique Latine, de l’Uruguay à l’Argentine, et se fera connaître internationalement par son soutient visuel au président chilien Salvatore Allende. On parle alors du « mouvement muraliste ». C’est pour cela que l’on peut dire que, plus qu’ailleurs, les murs sont comme des livres.
Mais afin de mieux cerner le muralisme, il est juste de relever un événement diffusé par ses adeptes, à Alger le 12 février 2006 à la bibliothèque nationale du Hamma. En somme, un philosophique, le professeur chilien Enrique Arriagada-Kehl (18), a été invité afin d‘éclairer le public algérien sur ce mouvement artistique. Pour animer son intervention, il a projeté des photographies du muralisme mexicain accompagnées d‘une musique à base d‘instruments vernaculaires. La démonstration de cet art mural s‘est accompagnée par la lecture d‘un passage de cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez (19), qui décrit la forêt tropicale ainsi que l‘environnement. Et, par quelques vers de Pablo Neruda (20) tiré de son monumental recueil de poésies intitulé « Chant général » (21). Il faut noter à ce sujet que cet ouvrage se compose de 15.000 vers, 231 poèmes, soit 15 chants (sections), et que dans le deuxième chant : « Hauteurs de Machu Picchu », le poète discute avec les ruines de Machu Picchu. Ainsi, un des vers poème : « Donc à l‘échelle de la terre je montais » a été cité,
« Machu Picchu est un voyage à la sérénité de l’âme, à la fusion éternelle avec le cosmos, là-bas nous sentons notre propre fragilité. C’est une des plus grandes merveilles d’Amérique du Sud. Un havre de papillons a l’épicentre du grand cercle de la vie. Un miracle de plus ».
De ce fait, la muse de tous ces peintres, poètes et musiciens est Machu Picchu : une cité entourée de mystère, érigée dans la vallée sacrée, entre les Andes et la forêt amazonienne, découverte seulement en 1911, elle sera déclarée patrimoine culturel mondial. Sans aucun doute l‘origine du muralisme mexicain, c‘est un mode d‘expression, un mouvement qui est l‘incarnation au plan artistique de l‘esprit révolutionnaire ; et qui n‘a atteint des sommets jamais égalés dans aucun autre pays. Cet art engagé, s‘accompagne par différentes expressions tel que la musique et la poésie. Son terme ne s’applique pas à toute peinture murale, qu’elle soit fresque antique ou tag postmoderne : il se définit exclusivement comme un art pictural figuratif exprimant sur l’espace public un contenu populaire.
Cette tendance est, par nature, un phénomène de la “lutte des classes”. Aussi, pendant les années 1960-70, porté par les intellectuels et militants latino-américains menacés par les dictatures, le muralisme se propage en Europe… Et il apparaîtra durant cette même période des années du président Chadli Bendjedid, retransmis par quelques artistes peintres enseignants et plus particulièrement par Denis Martinez qui prônait une vive admiration pour Siqueiros et par Othmane Mersali un fervent défenseur de la classe ouvrière et qui formeront un certain groupe d‘étudiants que nous appellerons « la promo des années Chadli Bendjedid pour ne pas dire des années 80».
L‘expérience Algérienne.
La peinture monumentale en Algérie libre et indépendante, a eu la particularité d‘être dénommée de « fresque », un terme noté par François Pouillon (22) et Nadira Laggoune (23) et qui mérite d‘être creusé. Ainsi l‘expression « fresque », est plus communément attribué aux peintures murales italiennes, c‘est un nom féminin intemporel, et qui s‘attribue à la technique de concevoir une imposante peinture murale, par la pose des couleurs sur un mortier frais. L‘étalement des pigments, sur cet enduit composé de carbonate de chaux et de sable permet une certaine durabilité, qui nous rappelle un procédé préhistorique celui des peintures rupestres. Dans ce cas, la réappropriation du terme « fresque » n‘est pas fortuite, elle sert probablement à s‘opposer à « La peinture monumentale » ; une expression française, et à définir un nouvel artifice typiquement algérien tirant ces origines des canons romains imposés dés les premières années de l‘indépendance de l‘Algérie, et plus probablement de nos origines.
Sa génération, débutera dès les premières années de l‘indépendance avec les peintres de la première génération, le pourquoi de sa non-visibilité dans l‘espace public algérien , peut nous interroger sur sa disparité. Comme par exemple, les peintures murales de Boukhatem Farés (24), qui avait croqué comme un reporter, des scènes de la guerre de libération nationale. À, son sujet il faut noter qu‘en 1957, il va être blessé sur la ligne Morrice [alors qu‘il n‘avait alors que 15 ans il a dû vieillir avant l‘âge, qui comme le petit Omar Yacef (25), et le petit Mourad (Abdellah Kechida) (26), et lorsque, des Moudjahidines lui rendront visite à l‘hôpital Sadika comme Frantz Fanon (27) son chemin sera tracé par ce psychiatre, qui avait suivi les cours de Merleau-Ponty Maurice, et aidera ainsi l‘A.L.N afin de le récupérer (28), par sa délégation dans la propagation de tracts et d‘affiches sur la guerre de libération nationale. De jeune maquisard, Farés rejoindra les rangs de la propagande et, comme Siqueiros « El militar » qui a peint l‘armée de Zapata, Farés Boukhatem « le militaire » peindra les meurtrissures de cette lâche guerre, par le « Le massacre de la ligne Morrice » inspiré des blessures de son âme et de son corps. Il deviendra ainsi, le premier muraliste de l‘Algérie indépendante.
Seulement, le muralisme est mexicain, et l‘Algérie avait dès l‘indépendance, des artistes qui avaient étudié l‘art dans de grandes écoles des beaux-arts. Ils avaient voyagé dans les années cinquante, en Europe et plus particulièrement à Paris, où ils avaient côtoyé des philosophes, des écrivains et des peintres comme Pablo Picasso : qui travaillait sur la diffusion de l‘image de la femme algérienne, par plusieurs versions d‘un chef-d‘œuvre d‘Eugène Delacroix (29) : « Femmes d‘Alger dans leur appartement » (30), et par le dévoilement de leurs personnalités, par des peintures et croquis tout en les représentant solides, libérées et engagées dans la lutte de libération nationale, comme, Djamila Bouhired, Djamila Amrane Minne, Zohra Drif, Hassiba Ben Bouali, elles étaient toutes des lallas Fathma N‘soumer. L‘une d‘entre elles, Djamila Boupacha (dont il croquera le portrait pour un ouvrage de Simone de Beauvoir), éveillera la conscience internationale… Ces moments de solidarité humaine, vécus par les artistes Issiakhem, Khadda, Mesli et Martinez, vont plus tard attiser leur volonté de récupérer les murs afin de mieux servir l‘art algérien. Ils interviendront dans l‘espace public afin d‘éduquer la population algérienne privée de sa culture, ils savaient que « …, sous la main ferme des peintres, l’homme sans culture reprend espoir.»(31)
De ces quatre peintres monumentalistes, on se rappelle les peintures murales qui ornaient certains lieux comme celles du hall de l‘aéroport d‘Alger Dar El Beida (32), et qu‘a dirigé M‘hamed Issiakhem dans les années 70 ou le foyer civique malgré la notoriété de son art, plusieurs œuvres monumentales de cet artiste n‘échapperont pas à son effacement. Ainsi que, les peintures de Mohammed Khadda réalisées, entre 1973 et 1980 (33) et qui furent malheureusement presque toutes revêtis de blanc … Néanmoins, une œuvre de Choukri Mesli perdure , réalisée en 1982-85 c‘est un émail d‘art sur métal, de plusieurs panneaux , de 100 m de long ; elle se trouve non loin de la grande poste d‘Alger à l‘entrée du jardin Sofia. Sa détérioration en 2010, alors que plusieurs chantiers de restauration sont mis en place dans nos temps présents, implique une certaine volonté d‘effacement de ce genre d‘art. Quant à Denis Martinez, que nous avons eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises entre Oran et Mostaganem, il ne cesse de laisser des traces et là où il se manifeste par la représentation de l‘art des signes « El Aouchem »(34), dont il nous a rappelé sa dure réalité du « … patrimoine en train de disparaître ou que les gens ne regardaient plus.».
D‘autres peintures murales réalisées par Bachir Chaouch Yelles, Mustapha Adane, Mohamed Boumehdi, Bourdine Moussa, Tahar Ouamane , Ziani Hocine, Zohra Hachid Sellal, Hami Bouhadj, Malek Sallah, Zoubir Hallal, Othmane Mersali, Saad Houari, Tahraoui Djeffal Faiza , Saïd Djaballah, Tayeb Mustapha, Djeffal Adlane, Belhouari Bachir, Mekki Abderrahmane, Seghir Malika, Slimane Chérif , Kouskoussa Nekkache, Seghir Malika, Chender Saïd, Hanaoui Kessar Nabila, Chaabane Sid Ahmed, nous même et la liste est longue. Leur nombre est sans équivoque très important, et les différents dictionnaires publiés par Mansour Abrous (35), peuvent nous aider à répertorier les différents intervenants… Seulement, la plupart des peintures murales, et peintures sur toiles à grand format de ces dits artistes ont disparus. Etant donné la richesse de cet art durant cette période, l‘analyse de ce phénomène nous a orienté d‘examiner particulièrement les étapes qui l‘ont régis, tout en les illustrant par les œuvres qui l‘ont porté. Sans équivoque, ce passage n‘aurait aucune valeur s‘il n‘est pas introduit par ce qui nous motive c’est-à-dire le typiquement algérien et le plus effacé dans la peinture monumentale. Et c‘est sans aucun doute, le muralisme de M‘Hamed Issiakhem, que nous n‘aurons pas l‘occasion d‘observer puisque badigeonné de blanc et parfois de noir. Comme peintre l‘artiste nous a laissé quelques œuvres, nous avons eu un certain engouement pour l‘une d‘entre elles puisque rare, c‘est : “La résurrection du Phénix”.
“La résurrection du Phénix” est une Huile sur panneau de bois de 250 cm X 120 cm. réalisée en 1975, par l‘un des fondateurs de la peinture moderne M’Hamed Issiakhem. C‘est une œuvre en prime abord intellect, elle s‘impose principalement afin de contrecarrer l‘école académique, imposée en ces temps par l‘école d‘Alger, elle nous dévoile la renaissance de l‘art algérien. Cette œuvre algérienne, comme la peinture monumentale Guernica de Pablo Picasso, ont parfaitement rendus hommages aux martyrs de la guerre, et dépeint l‘horreur de la vie (art, langue, croyance, culture..), arrachée sans pour autant donner un nom à aucun personnage. Par sa composition puisqu‘elle s‘inscrit dans un triangle, ainsi que sa langue celle du Coran, les couleurs nous évoquent nos origines, et nos croyances et sont porteur de cette renaissance. Les tueries, sont représentées par la superposition des corps, et par ces bâtis qui s‘écroulent, recouverts par le Coran et encerclé par des fils barbelés, qui nous rappellent avec amertume les lignes Morice et Challe. Certaines ouvertures, de la forme des encerclements en forme de grand huit : (signe de l‘infini, par sa symbolique qui est le paradis dans l‘Islam), nous transmet ce dernier hommage. Peinte en 1975, elle coïncide avec la perte brutale de Mohamed Racim et son épouse dans des circonstances étranges et inconnues. Ainsi la peinture algérienne est ce phénix qui renaît de ces cendres, et du meilleur d‘elle-même et, seul l‘œuvre d‘art demeure comme un hymne à la victoire, pour tout artiste arrivé à sa consécration. Comme tout peintre monumentaliste, M‘hamed Issiakhem avait la notion des proportions, ainsi son œuvre peut être réduite, ou agrandie sans pour autant l‘affecter, à noter que ce genre de maitrise, appartient éventuellement aux sculpteurs, architectes et ingénieurs. Et, le fait qu‘il ai fréquenté l‘école des beaux arts et de l‘architecture, nous invite à mieux cerner son œuvre. Mais, c‘est son côté miniaturiste qui primera dans ses œuvres. Comme Picasso (qui a offert une image en symbolisant la Colombe de la Paix), M‘Hamed Issiakhem était un artiste de génie, entant que graphiste il nous offrira un emblème « Le Fennec » et qui sera partagé entre le cinéma et le football algérien. La représentation du fennec sur le billet de banque de cinq dinars va devenir sous Mᴿ Hamraoui Chakib Chaouki, le symbole de la fondation Fennec d‘or, et plus tard de l‘équipe national de football. Ainsi, nous pouvons dire que M‘hamed Issiakhem est un peintre monumentaliste précurseur, ayant imposé son art durant une période où l‘art algérien se diffusait sous l‘idéologie; de la propagande sociale avec des slogans, comme «Un seul héros le peuple, Du peuple et pour le peuple»… Et par la réhabilitation historique par l‘œuvre d‘art, pensée sous la présidence de Houari Boumediene et effacée sous Chadli Bendjedid, plus penchant à l‘école orientaliste.
La résurrection du Phénix, huile sur panneau de bois (1975), M’hamed Issiakhem.
La réhabilitation historique.
La peinture monumentale durant les années Chadli Bendjedid avait eu une toute autre mission, entrant dans le cadre de la réhabilitation historique des batailles en Algérie, et de la réappropriation des symboles monumentaux. Elles confortent la continuité d‘un programme déjà existant ; relégué à des commandes étatiques, sous le cadre de diverses célébrations d‘anniversaires du 1er novembre et 05 juillet, 01 mai, et plus principalement le plan d‘embellissement des villes. Ce genre d‘intervention des artistes dans la ville, se manifestera un peu partout en Algérie sur les murs des bâtisses d‘ Alger, Oran, Constantine, Tlemcen, Jijel, Mostaganem, Tiaret , Annaba, Blida, Ain Amenasse.
Malencontreusement, nous ne citerons que la partie observée ou commentée par leurs intervenants, et plus particulièrement celles que nous avons pu illustrer. Cette période, est soulignée spécialement par la pose sur un pignon de la wilaya d‘Oran d‘un monumental portrait du défunt président Chadli Bendjedid encore président et vivant. C‘est, dans tout les cas un acte de reconnaissance envers un haut dignitaire par les autorités la willaya d‘Oran. C‘est une œuvre aujourd‘hui disparue, et qui a pourtant marqué l‘esprit des habitants de la ville d‘Oran. L‘œuvre est contemporaine, elle se compose d‘un ensemble de pièces circulaires colorées et tels des pixels formant une image monumentale. Nous ne saurons jamais dans quelle circonstance, elle a été retirée, probablement par rapport aux questions sur les compétences de restauration ? Ou par la volonté d‘effacement de cette image, qui concordera quelques années plus tard, avec la démission du président Chadli Bendjedid. Son apparence a du évoquer également, les portraits de hauts personnages en leurs vivants comme celui Mao Tse Toung accroché sur les murailles de la place rouge de Pékin, ou celui de Brejnev encore une fois sur les murailles de la place rouge du Kremlin à Moscou. Mais, comme Oran n‘avait pas de place rouge, cet esprit prolétaire au temps de Chadli Bendjedid suscite bien des interrogations. C‘est, sous le pouvoir de ce haut personnage, que le travail mémoriel sera mis en place par la reproduction picturale: une volonté de mémoriser les batailles gagnées et plus précisément les défaites françaises par des peintures monumentales non reproduites.
D‘après l‘analyse de François Pouillon (36), c‘est par une peinture monumentale de la conquête de la Smala de l‘Emir Abdelkader, par Horace Vernet (37), que la peinture monumentale semble s‘être imposé en Algérie, comme mode d‘expression récurent (38) et dont la particularité est d‘être une soumission incontestablement aux commandes publiques. Il faut noter que Le roi Louis-Philippe, enrôlait de nombreux artistes qui contribueront ainsi directement à la propagande royale, retraçant seulement les épisodes victorieuses de l’armée française en Algérie. Parmi eux s‘est détaché le peintre Horace Vernet (39) qui fait œuvre d’historiographe. En 1844 il peint « La smalah d’Abd el-Kader », (40) un tableau panoramique impressionnant, une huile sur toile de 489 cm de large sur 2139 cm de long. À cette époque, le peintre illustrateur jouait le rôle de reporter-photographe. Sa tâche était certes moins pénible et moins périlleuse qu‘au XXème siècle. Sur les champs de bataille, le peintre croquait plusieurs vues et les rassemblaient sur une seule surface dans son atelier. Seulement, le spectateur de cette œuvre peut s‘interroger sur le style documentaire, valorisé par la touche lisse pour donner une plus grande réalité et par la posture théâtrale donnée aux personnages. Ces témoignages picturaux, ne sont que des montages de plusieurs scènes sur une Algérie exotique et en passe de devenir une colonie française. La mission, était d’imager une armée dominatrice, car il fallait démontrer qu‘elle a su avec courage se confronter aux situations extrêmes. Lorsque l‘Emir Abd el-Kader, fut invité par Napoléon III à visiter la galerie des batailles, il s’étonna de n’y voir que les victoires françaises et a demandé : «Pourquoi n’avez-vous pas peint des tableaux où vos troupes battaient en retraite?». Evidemment la représentation picturale relative aux batailles de cette période est réduite à un art d‘ordonnance. Elle ne représente pas la réalité telle qu‘elle c‘est passé ; mais par des scènes remodelées afin d‘embellir les batailles et surtout glorifier une armée française victorieuse et un peuple battu et soumis. Néanmoins il a fallut attendre la période du défunt président Chadli Bendjedid, pour que soit déclenché, une commande officielle représentant les batailles gagnées. L‘artiste peintre Ziani Hocine, venait juste de se faire remarquer en 1979 lors de sa première exposition à la galerie « El-Mougar » d‘Alger, comme le peintre le plus réaliste. Il pouvait avec son talent concurrencer pleinement les historiographes et maîtres de l‘école orientaliste et même romantique. Et, c‘est dans se sens que cet artiste va être sollicité, avec d‘autre artistes déjà connus comme Rabhi Lakhdar, Kerbouche Ali, Labsir Mohamed El Tawfiq, Bouamama Mustapha et un groupe d‘artistes coréens afin de reconstituer historiquement les batailles gagnées par des portraits, des peintures monumentales afin d‘enrichir le Musée central de l‘Armée, érigé en 1984. À, titre comparatif nous pouvons envisager que comme Diego Rivera, Ziane Hocine est également le peintre officiel du gouvernement. Tout deux ont réalisé des peintures monumentales réalistes suite à des commandes étatiques, et dans des espaces officiels. Même si le caractère imagé -des œuvres de chacun de deux artistes- diverge par la technique d‘exécution, et les couleurs propres à l‘artiste.
Parmi les artistes peintres invités à cet effet, notre choix c‘est porté sur l‘œuvre de Mᴿ Ziani Hocine, l‘un des artistes peintres autodidactes de la collection muséologique de l‘armée et de la commande gouvernemental. Il a conçu plusieurs toiles monumentales illustrant les batailles gagnées et surtout moins médiatisées en ce temps là. Comme celles de Kengh Ennetah en 1984 et qui reste la moins commentée et celle d‘El Mactaa en 1987, par la représentation victorieuse des valeureux guerriers algériens accompagnants leur chef l‘Emir Abdelkader alors âgé de 26 ans, contre les troupes françaises déchues commandées par le général Clauzel. Comme nous n‘avons pas eu l‘autorisation par ses propriétaires d‘illustrer ce genre d‘historiographie picturale ; notre choix c‘est porté sur une œuvre, conçue postérieurement à la date envisagée, décrivant la même thématique avec le même style de représentation et surtout admise à être citée. C‘est une peinture monumentale : une des défaites de l‘armée française : « la bataille de Constantine » et qui a été intitulée de « La défense de Constantine », c‘est une huile sur toile, de 200 cm x 400 cm, peinte en 1999, pour la collection du Musée Central de l‘Armée, à Alger ; [À noter à titre indicatif qu‘il ne faut pas confondre le Musée Central de l’Armée (consacré à l’histoire nationale) et le musée du Moudjahid (consacré à l’histoire de la lutte armée pour l’indépendance)].
La bataille de Kheng-Nettah, par Ziani Hocine, huile sur toile, 210 x 450 cm, 1983-1984, collection du musée Chadli, Alger.
Par l‘observation de cette œuvre, nous pouvons accepter la probabilité que cette bataille se déroule à Constantine, par la perspective du site situé sur un immense rocher et accentué par la profondeur par les nuages proposant une certaine hauteur ; brume et fumée se mélangent afin de mieux représenter un temps hivernal. Malgré ce froid ; des cavaliers se battent leurs armes et costumes d‘époque nous disent encore plus long. Au centre de l‘œuvre, l‘artiste peintre a représenté un fusil qu‘a brandi vers le ciel probablement Hadj Ahmed Bey, annonçant ainsi la victoire, et d‘autre part la défaite de l‘armée française, qui est brossé en premier plan sur la partie gauche du tableau par un soldat tambour gisant mort. Tel, un détail d‘une vision documentaire ; cette scène picturale comme nous le dira son maître, penche plutôt dans la suggestion que dans la narration. Ainsi, la difficulté de ce travail de reconstitution des batailles réside dans l‘écriture de l‘histoire. Mais, comme cet artiste est un maître dans l‘étude du corps humain, des animaux, des objets etc. Son art, peut nous projeter vers l‘école italienne, comme les mouvements des chevaux dessinés avec fougue, proches aux sanguines de Rubens et les fusains de Michel Ange, tout en leur donnant un léger cachet orientaliste afin de mieux intégrer le sujet dans le temps. Cette légèreté de reproduction, le souci du détail, ainsi que sa dynamique impliquent cette volonté de l‘artiste d‘être authentique, et se détacher des peintures peintes durant l‘époque coloniale entant qu‘hyperréaliste. Ce genre d‘interprétation est rajouté à la liste de plusieurs styles, qui vont se mouvoir sur la scène picturale algérienne en quête vraisemblablement de ses origines. Elles rentrent dans un programme d‘embellissement des villes et dans la formation des arts plastiques aux niveaux des écoles d‘arts d‘Alger et d‘Oran et de l‘université de Mostaganem.
Le plan d‘embellissement.
Parallèlement à cette quête muséologique, par de grandes peintures rehaussées de thèmes historiographiques ; les enseignants des écoles des beaux arts et de l‘université de Mostaganem ,vont pour leurs parts réalisées des fresques posés sur les villes, qui susciteront la curiosité des habitants des villes d‘Alger et d‘Oran, et de Mostaganem… des années 80.
La population algérienne, peut entre autre se souvenir d‘un certain programme d‘embellissement, plus centré au départ par des travaux de ravalement de façades, et d‘assainissement, élargissement des voiries déjà familiers aux services communaux ; et qui s‘accompagnera dés les années 80, par l‘implantation de structures de jouissance comme l‘achèvement des travaux du parc zoologique et des loisirs d‘Alger, ainsi que la conception du parc d‘attraction et des loisirs de la ville d‘Oran, et une architecture mémorielle « Maqâm El Chahid », avec son centre dédié à l‘art et la culture d‘Alger, ainsi que le Musée de l‘Armée.
Ces grands projets, ont un trait commun le choix du terrain: « Ils ont été réalisés sur les assiettes des bidons villes rasés à cette occasion. ».
Si l‘année 1979, verra la naissance d‘un peintre de génie sur la scène algéroise, elle a coïncidé à la création de la formation « Peinture murale» au sein de l‘école supérieur des beaux arts d‘Alger, qu‘a dirigé par Mᴿ Chair Abdelmadjid. Elle ne durera que le temps de quelques formations, dans ce cas est-ce que cette formation a porté ces fruits ? Et qui a intervenu sur les murs des villes en Algérie des années Chadli Bendjadid, enseignants ou étudiants ?
Nous sommes en 1982, et Mᴿ Bachir Yelles (41) , alors directeur de l‘école supérieure des beaux arts d‘Alger, est appelé à d‘autres fonctions au sein du ministère de la culture, et pour suivre le chantier du « Maqâm El Chahid » dont il est l‘auteur (42). Son prédécesseur le défunt Ahmed Asselah (43), moins entrain à l‘école académique va donner une certaine liberté à une certaine formation. En 1985, il créa l‘école supérieure emprunte d‘une certaine ère de liberté ; ce qui permettra pour l‘enseignant artiste une nouvelle pratique pédagogique, celle de la découverte de soit. L‘observation de cet épisodique, se résume par le fait de mettre en pratique une démarche novatrice, par la réalisation de plusieurs peintures murales par les étudiants de l‘école supérieure des beaux arts d‘Alger, ceux d‘Oran et de l‘université de Mostaganem. Pour le premier groupe, qui a suivi l‘atelier de peinture de Denis Martinez (44) d‘Alger l‘intitulé du premier projet “Les dernières paroles d’un mur” nous révèle que même les ruines peuvent être œuvre d‘art. La première démarche a été réalisée sur les murs d’un quartier symbole (noyau historique) de Blida en démolition, la seconde à In Aménas, des interventions picturales sur pipe line. Seulement il faut souligner que ces jeunes étudiants sont pour la majorité issue de l‘école régionale des beaux arts d‘Oran comme Chender, Nadia Spahis, Belkhorissat, Bekarra, Chaabane Sid Ahmed et qui a du faire un séjour en prison pour avoir dépassé les limites de la censure. Conjointement, au niveau d‘Oran cette approche se produit, mais impossible de toucher aux murs ; en conséquence les étudiants de l‘école des beaux arts d‘Oran, guidé par leur enseignant de Mersali Othmane (45) d‘Oran, ont laissé libre cours à leur imagination par des peintures riches en couleurs et sur des panneaux en bois. Leurs poses dans la ville, ne sera autorisé que dans certaines stations de services d‘essences situés à la périphérie de la ville, afin d‘être moins vus afin de permettre leur disparité. Quand au groupe dirigé par Mme Laib Nacéra, il s‘agissait d‘une part de faire découvrir à un public estudiantin une nouvelle formation, et d‘autre part embellir les murs extérieurs des locaux du site 1 de l‘université de Mostaganem (à noter à titre indicatif que leurs réalisations se sont dégradées dans le temps). Comme ce genre, de manifestation est nomade il se reproduira à Oran en 1987 ; à l‘occasion du 25 ème anniversaire. Le wali Mᴿ Merazi de la wilaya d‘Oran, commanda dans le cadre de l‘embellissement de la ville d‘Oran, en parallèle au ravalement des façades ; des peintures murales décoratives sur les murs des clôtures, pignons, façades par l‘intervention d‘artistes issus du bureau d‘études de la Wilaya d‘Oran et de l‘école des beaux arts d‘Oran. Si les fresques des années 85 vont disparaitre, celles des années 87 vont perdurer jusqu‘à leur effacement partiel, et plus tard intégrale. Certains détails sont visibles jusqu‘à nos jours sur certains pignons comme les coccinelles situées sur les pignons de la citée Maraval, la cigogne d‘un des pignons d‘ immeubles situé prés de la willaya d‘Oran ,ou encore ces formes géométriques qui longent la mer du mur de la façade du lycée Colonel Lotfi. Il s‘agit, d‘une commande d‘embellissement des pignons considérés à cette époque comme des surfaces nues. Durant cette période, elle est rentrée dans le cadre du vingt septième anniversaire de la libération de l‘Algérie, par la réalisation de plusieurs fresques sur les bâtis de la ville d‘Oran. Pour Mᴿ Merazi, alors wali d‘Oran, il s‘agissait d‘embellir certains murs aveugles, s‘imposant dans la ville par leur masse. De même qu‘il faut se rappeler, que ce dit dirigeant accompagné par de hauts protecteurs de la nature, et du patrimoine et de la ville, ont mis en place des projets plus centrés sur le mieux vivre, comme la réalisation d‘un parc d‘attraction dans l‘un des quartiers des plus populaires « El Hamri », la réhabilitation du jardin public, la promenade Ibn Badis, l‘aménagement de la promenade de Sidi M‘hamed, ainsi que la viabilisation des sites de la montagne du Murdjadjo et le lancement du chantier de restauration du palais du bey qui peine à être finalisé jusqu‘à nos jours faute de moyens et de compétence.
L‘observation de la peinture murale sur la place d‘Oran nous a ramené à observer un monument aux morts qui a été dénudé de ces symboles en 1967, pour être recouvert en 1988. Réalisée par Tahar Ouamane (46), il lui a fallut réhabiliter un monument aux morts de la place Bamako d‘Oran par une œuvre urbaine dédiée à l‘union Maghrébine. L‘artiste peintre, s‘est imprégné de l‘espace (un front bâtis ), par la dominance de la couleur bleu qui nous rappelle les couleurs du ciel et la mer, le vert de la palmerai, le blanc et gris des bâtis… Et de la culture arabo-mauresque, par la langue du Coran et par des motifs tirés de l‘ancien répertoire de l‘art arabe. C‘est une peinture en céramique de 150 m² recouvrant totalement le monument, qui ne dénature pas sa forme originelle une croix non perceptible après son recouvrement. Aujourd‘hui, ce monument a 26 ans, pour ceux qui ne l‘ont pas connu durant l‘époque française, il est pour celui qui l‘observe attentivement tout simplement maghrébin.
Le monument aux morts Oran, Avant
Le parcours sur l‘artiste (Tahar Ouamane) en question nous a permis de lui identifier une dizaine de fresques, inscrites de 1976-2003 (47). En conséquence, elles peuvent le placer comme le plus producteur en cet art. Sa dernière céramique pour la faculté des sciences de l‘université de Boumerdes : « Etincelle » démontre que sa démarche tend vers l‘universalité. Présent, dans plusieurs commandes officielles de peintures monumentales, nous avons pu constater que son œuvre passera de la plus parfaite figuration chargée par cet esprit révolutionnaire des années du défunt président Houari Boumediene, à la calligraphie arabe et ses ornements dans les temps Chadli Bendjedid, pour ne conserver ces dernières années que l‘essentiel : sa rencontre avec les origines civilisationnelles des arts. Ainsi, dans les années 2011-2012 lorsqu‘il a fallut revêtir un des pignons du nouvel hôtel le Méridien, les architectes espagnols du groupe Starwood-europ, ont du fort probablement observer ce monument et probablement résolu le problème de la durabilité de l‘œuvre d‘art dans un espace public algérien. Et c‘est ainsi que le plus célèbre céramiste algérien fut invité. Il s‘agit Mᴿ Toufik Boumehdi (48), qui [comme son père, (qui fut par le passé sollicité par François Pouillon, pour l‘embellissement de plusieurs hôtels sous la présidence de feu Houari Boumediene)] va prendre en charge, la plus gigantesque fresque non seulement dans le territoire national mais au monde.
le mériden d’Oran (source)
Cette céramique de 2000 m², est composée de 51.000 carreaux, et dont la faisabilité picturale a été octroyée à des ateliers espagnols. Cette céramique, nous indique qu‘elle est multinationale même si son unique motif répétitif est tiré de l‘œuvre de Mohamed Racim. À, l‘heure de cette mondialisation culturelle, il est de notre ressort de bien observer ces commandes, qui marginalisent nos jeunes artistes qui n‘ont pour choix que de faire parler les murs ,contrecarrant ainsi tous ces panneaux publicitaires qui chahutent la ville, et qui habitent l‘image de l‘espace publique ,par cette nouvelle formule de consommation.
Conclusion.
Pour conclure L‘expression « peinture monumentale » est au XXIème siècle universel, elle s‘attribue à la culture de l‘humanité. Comme elle tire tout son sens de son emplacement dans l‘édifice et sa grande surface, elle s‘est détachée pour être appelée Fresque en Algérie, afin de mieux ce la réapproprier dés les premières années de l‘indépendance. Les quelques esthètes et historiens et parfois gens des lettres qui se sont penché sur ce phénomène pictural, nous ont dicté qu‘il était, intemporel, nomade, pédagogique et idéologique. À l‘heure de son retour sur presque tout le territoire national, afin de célébrer le 60 ème anniversaire du déclenchement de la révolution, il y‘a lieu de noter que ce phénomène pictural est nomade dans le temps et l‘espace. Pris en charge par les décideurs, elle ne pourrait à aucun moment refléter certains sujets décrits par l‘esthéticien que Patricio Rodríguez-Plaza (49) qui nous dicte que la peinture baladeuse chilienne et sa manufacture esthétique sont des provocations théoriques latino-américaine qui se forment, quand on donne à l‘activité de rayer un sens exclusivement politique, ouvertement polémique, essentiellement urbain et relégué fondamentalement sur les murs et les murailles des espaces citadins.
Le fait de rayer des murs serait synchrone avec la ville en tant que tissu culturel ; le muralisme est un contexte et un prétexte, et même un inter-texte, qui précède et dépasse les éventuels groupes, brigade ou individus qui l‘utilisent comme un signe. Un signe fort révélateur par l‘appropriation des murs en Algérie par différents groupes, et qui font parler les murs par des tags, graffitis (50) et par l‘homme jaune (51) de Yasser Ameur (52) qui se ballade sur les murs d‘Oran , Mostaganem et de Tlemcen… Dans le cas où les commandes sont étroitement ordonnées par les maires et Walis nous risquons de voire marginalisés un certain groupe d‘artistes peintres monumentalistes, et nous nous retrouverons avec des villes joliment décorés et déculturés .Par ce que la peinture monumentale, n‘est pas le fait de seulement savoir bien faire, elle tient principalement de nos sens et origines et surtout nous reconnaître. De même que Guernica est une peinture monumentale espagnole, et que la renaissance du phœnix est une fresque algérienne, elle est d‘Issiakhem et de Khadda son double, et triple par Médienne qui perpétue leurs souvenirs par la publication d‘ouvrages mémoriels, elle est quadruple par feu Abdelkader Alloula leurs compagnon dans la lutte culturelle algérienne Ils reflètent les opinions et les valeurs défendues par une société, un groupe, une commune, un pays à une certaine époque. Se sont des peintures murales oubliées parce que effacées ou devant lesquels nous passons quotidiennement sans plus les voir. Et comme l‘a si bien dit (Lê Tri, A.-K. 1997) : « À vrai dire, la culture réside moins dans un patrimoine, que dans la façon qu’on a de le valoriser ; et cette façon suppose un projet, lequel suppose une volonté », que tout est à faire. Que la peinture monumentale et politique se retrouvent et en tant qu‘art est de nature humaine, il en résulte que son étude scientifique se fonde sur l‘anthropologie. Elle touche également à d‘autres domaines, tel que l‘architecture, la sociologie, l‘esthétique, l‘histoire mais elle ne saurait écarter la poésie et la musique. Pour discerner son concept, il nécessite de le décrypter; faute de ce travail de déchiffrement, le discours sur l‘art monumental devient lui aussi monumental et devient lui-même commémoratif. Il reste cependant utile de relever les oublis les plus manifestes, par exemple de tous ces artistes, morts une seconde fois, faute de n‘avoir pas été reconnus et leurs œuvres badigeonnées. Pourtant l‘œuvre d‘art se dit être protégée, par des lois internationales et même nationales malgré leur imposition sont bafouées, outragées, enfreintes, et transgressées d‘où l‘apparition de l‘art de l’éphémère, une façon de faire des plus ingénieuses puisque pour un instant aussi bref soit-il, l‘artiste réalisera une œuvre d‘art sans contraintes, ni tabous. Évidemment, Denis Martinez peut expliquer ce phénomène pictural avec beaucoup de sagesse, il nous questionnera lors d‘une rencontre culturel, sur le pourquoi de faire une œuvre qui dure quand elle insufflera l‘idée de la détruire.
Henni-Djeffal Djelloul Saiah Fatma
Article paru sur la revue Djamaliate (2014)
Notes
(1) Titre inspiré de l‘ouvrage AMÉNAGEURS ET AMÉNAGÉS EN ALGÉRIE. Héritages des années Boumediene et Chadli Bendjedid, Jean-Claude Brûlé, Jacques Fontaine, l‘Harmattan 2004, (période des années 80 où les aménageurs vont moins aménager).
(2) Directeur d‘études au CHSIM-EHESS et Anthropologue, spécialiste du monde arabe, François Pouillon est titulaire d‘un Diplôme d‘Etude Supérieur de philosophie à la Sorbonne (1967).
(3) Commissaire d‘exposition et critique d‘art, Nadira Laggoune est diplômée en Droit et titulaire d‘un master en critique audiovisuelle et théorie de l‘art, doctorante en art, elle est actuellement maître assistant depuis 1986 à l‘Ecole Supérieure des Beaux-arts d‘Alger où elle enseigne l‘histoire de l‘image contemporaine, l‘esthétique et dirige un séminaire autour de l‘art contemporain. Elle est l‘auteur de nombreux écrits sur l‘art contemporain, en particulier sur l‘art algérien actuel, son développement et la question du genre dans l‘art. Elle est commissaire de nombreuses expositions internationales et locales telles Alger, Capitale de la Culture Arabe, le Festival Panafricain d’Alger 2009 et le Festival International d’Art Contemporain d’Alger 2009 et 2011.
(4) François Pouillon-cahiers d‘études africaines -1996, pp.183-213.
(5) Kateb Yacine préface — “Les fruits de la colère” d’ Ismaïl Aït Djafar, complainte des mendiants arabes de la Casbah et de la petite Yasmina tuée par son père. Paris, Bouchène, 1987.
(6) Regards sur la peinture, n° 30, « Duchamp », éditions Fabbri, 1996.
(7) Peintre monumentaliste français né le 04/02/1881 à Argentan et décède le 17/08/1955 à Gif- sur- Ivette.
(8) Charles-Édouard Jeanneret-Gris : Architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur, homme des lettres français d‘origine suisse né le 6 /10/ 1887 à La Chaux-de-Fonds et décède le 27/08/1965 à Roquebrune-Cap Martin.
(9) En France séparé par le ministre de la culture, André Malraux et sous la tutelle du ministère de la culture et de la communication jusqu’à ce jour et en Algérie par le Décret n° 68-110 du 8 mai 1968 érigeant en école nationale d’architecture et des beaux-arts, l’école nationale des beaux-arts d’Alger et créant un diplôme d’Etat d’architecte. Ainsi que l‘ordonnance 70-67 du 14 octobre 1970 portant création d‘une école polytechnique d‘architecture et d‘urbanisme.
(10) Historien de l‘art français né à Lacalm en 05/08/ 1887 et décède le 03/10/ 1960 à Chaudes-Aigues. Doyen de la faculté des lettres d‘Alger et conservateur du musée national des beaux arts d‘Alger de 1930 à 1960. Commentaire relevé alors qu‘il était directeur du musée national des beaux arts. Il avait précisément rappelé les différences essentielles qui opposent la peinture murale et la peinture de chevalet.
(11) http://alger-i.fr/Alger/champ_manoeuvres/textes/2_panneaux_foyer_civique_algeria16.htm vu le 31/07/14 (lien inactif)
(12) http://calenda.org/205648 -15/08/2014 (lien inactif)
(13) Peintre mexicain né le 8 décembre 1886 à Guanajuato (Mexique) et mort le 24 novembre 1957 à San Angel.
(14) Artiste peintre et militaire mexicain, né le 29 décembre 1896 à Mexico et décédé à Cuernavaca le 6 janvier 1974
(15) Artiste peintre muraliste, né à Zapotlán el Grande – aujourd’hui Ciudad Guzmán, Jalisco, le 23 novembre 1883 – et décède à Mexico, le 7 septembre 1949.
(16) Dr. Atl peintre mexicain né le 8 octobre 1875 à Guadalajara et mort en 1964 à Mexico.
(17) Giotto Di Bondone Peintre, sculpteur, architecte du trecento né entre 1266-1267 à Vespignano (?), et décède à Florence le 8 janvier 1337.
(18) Président de l‘Institut de la pensée contemporaine, licencié en musique et en philosophie et écrivain.
(19) Né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie) et mort le 17 avril 2014 (à 87 ans) à Mexico, est un écrivain colombien. Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et activiste politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature.
(20) De son vrai nom Ricardo Eliecer Neftalí Reyes Basoalto, est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien, né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares, Chili), mort le 23 septembre 1973 à Santiago du Chili.
(21) « Hauteurs du Machu Picchu » (extrait), Chant général, Gallimard (1984).
(22) La peinture monumentale en Algérie, p.199.
(23) L‘Algérie dans la peinture, p. 76.
(24) Artiste peintre autodidacte né le 15 Juillet 1941 à Morsott (Tébessa).
(25) 1944-1957 Casbah d‘Alger. Neveu de Yacef Saadi chef de la Zone autonome d‘Alger. Décédé lors de la bataille d‘Alger avec Hassiba Ben Bouali, Ali la Pointe et Mahmoud (Hamid Bouhamidi).
(26) Contact de Mᵐᵉ Zohra Drif voire à ce sujet dans son ouvrage » Mémoires d‘une combattante de l‘A.L.N ».
(27) Psychiatre né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France et mort le 6 décembre 1961 à Bethesda (Maryland, États Unis). Sa dépouille est inhumée au cimetière des « Chouhadas » (cimetière des martyrs de la guerre) près de la frontière algéro-tunisienne, dans la commune d’Aïn Kerma (wilaya d’El-Tarf).
(28) Frantz Fanon, lui rendra visite lors de son hospitalisation pour blessures de guerre sur la ligne Morrice, nous pouvons dire dans ce cas qu‘il a du être son contact.
(29) Peintre français, majeur de l‘école Romantique, fils du conventionnel Charles Delacroix, né à Charenton Saint-Maurice le 26 avril 1798, mort le 13 août 1863 à Paris.
(30) Musée Le Louvre, 1834.
(31) Citation de Siqueiros.
(32) Elles furent explosées le 26 août 1992, lors d‘un odieux attentat à la bombe et qui a fait 9 morts et 128 blessés.
(33) 1973 : Peinture murale collective, Maamora, Wilaya de Saïda.
1975 : Peinture murale, Village agricole de Guelta Ez-Zerga, Wilaya de Bouira.
1976 : Peinture murale collective pour les travailleurs du Port d’Alger.
1980 : Peinture murale, Ministère de l’Enseignement supérieur, Alger.
(34) http://taxiphen.blogspot.com/2011/10/aouchem-le-mouvement-artistique.htm .23/10/2014. (blog supprimé, lien inactif)
(35) Né le 23/09/1956 à Tizi Ouzou, est diplômé de psychologie (Université de Paris-Nanterre) et d‘esthétique (Université Paris Sorbonne), actuellement chargé de mission Culture à la ville de Paris.
(36) Peintre français. Paris le 30 juin 1789 – 17 janvier 1863 .
(37) François Pouillon dans cahiers africains.
(38) Paris 1789-1863.
(39) http://www.histoire-image.org/pleincadre/index.php?m=la%20smala&d=1&i=6 .10 23/08/14
(40) Du moment qu‘il n‘est été relevé qu‘un seul décès parmi les artistes peintres celui de Théodore le Blanc (1800-1837) : capitaine du génie, peintre des scènes militaires, il meurt lors de la bataille de Constantine en 1837.
(41) Né le 12/09/1921, peintre, miniaturiste, décorateur, monumentaliste algérien.
(42) 1981-1982 : se rend à plusieurs reprises au Canada dans le cadre des études pour la réalisation du Sanctuaire du Martyr (Maqam ElChahid) dont la maquette a été réalisée à l’École des Beaux-arts sous sa direction. 1982-1992 : conseiller auprès du Ministre de la Culture. 1984 : aménagements architecturaux et de décoration du Palais de la Culture.
1992 : chargé de l’aménagement du pavillon algérien à l’Exposition Universelle de Séville. 1993-2004 : interventions à caractère plastique et architectural à l’École Supérieure de la Marine, la Mosquée Émir Abd El-Kader de Constantine, le Centre National des Archives, le siège de la Banque d’Algérie à Tizi Ouzou, l’annexe de la Banque d’Algérie à Alger.
(43) Né en 1940 à Tizi Ouzou, il sera assassiné avec son fils Rabah le 05/03/1994 durant la décennie noire au sein de l‘école supérieure des beaux arts d‘Alger.
(44) Artiste peintre Français de l‘Algérie né le 30 novembre 1941 à Port aux Poules (Marsa-El-djadj) domicilié à Marseille depuis 1994. a partir de 1963 il est professeur à l’Ecole des Beaux-arts d’Alger, où son enseignement sera confronté à l‘école académique de l‘après colonialisme, il participera aux premières expositions organisées après l’Indépendance à Alger et à Paris, puis à la plupart des expositions collectives de peinture algérienne en Algérie et à l’étranger. En 1964 sa première exposition personnelle à Alger, est préfacée par Jean Sénac. Lors de ses expositions Denis Martinez découvrit qu‘il n‘y avait aucune différence entre lui le peintre de l‘Algérie, et les artistes de la France. D‘ou sa résistance envers cette notion artistique coloniale (peinture orientaliste avec des normes gréco-romaines). Il fallait tout refaire par rapport à sa façon d‘être dans le mental. Imposer son opinion anti romaine lui a été fatal de la part de feu Bachir Yelles directeur de l‘école des beaux arts d‘Alger en ce temps (comme on étudie la Venus de Milo, l‘étudiant doit apprendre à apprécier une statue africaine)… Denis Martinez, est un des fondateurs du mouvement artistique AOUCHEM durant les années 1968/1971, s‘entourant d‘artistes de différents horizons tel que le dramaturge Abdelkader Alloula et de l‘écrivain Tahar Djaout et d‘autre personnalités de la culture en quête d‘une identité nationale : une période inspirée par le patrimoine traditionnel algérien, et plus précisément à la culture berbère, arabe, gnaoui…
(45) Artiste peintre, sculpteur, décorateur théâtre né à Oran. 1952.
(46) Né le 12 mars 1954 à Biskra.
(47) 1976 : Réalise sa première fresque à Skikda.
1977 : Réalisation de fresques à l’entrée de l’université d’Alger et à travers les villages agricoles. 1981 : Réalisation d‘une fresque à El Koléa.
1982 : Réalisation de plusieurs fresques à l‘université d‘Alger à l‘occasion du 20eme anniversaire de l‘indépendance.
1983: Réalisation de fresques murales à Sedrata et Koléa.
1984: Réalisation de fresques murales à Ghazaouet à Tlemcen.
1985: Réalisation de fresques en céramique à la maison de culture et au musée régional de Sétif. 1994 : Réalisation de fresques en Céramiques à Blida.
2003 : Réalise une fresque en céramique « l’Oasis des signes » à l’Université de Biskra.
Il faut notre à titre indicatif que le roi Hassan II a offert cette fresque en céramique, en 1989, sur proposition du consulat marocain qui se trouve à côté du monument, pour l’ouverture des frontières Algéro-marocaines. La citation parle de l’espoir de l’unification du Maghreb pour un futur consolidé et durable. http://www.oranmemoire.fr/Monument%20aux%20Morts.html vue le 14/08/14 (lien inactif)
(48) Fils de Mohamed Boumehdi qui a fait ses preuves dans le domaine. Son père a travaillé avec l’architecte français Pouillon dans les complexes touristiques de Sidi Fredj, Zéralda… (Pour la partie décoration).
(49) Docteur Art et Sciences de l´Art, chercheur à l‘université Pontificia Universidad Católica de Chile (Chili), in La peinture baladeuse. Manufacture esthétique et provocation théorique latino-américaine. Préface de Jésus Martín-Berbéro, Paris, Edition L’Harmattan, Collection – L’Ouverture Philosophique, 2003. http://books.google.dz/le 19/06/14
(50) Karim Ouaras, Alger une métropole en devenir, Insaniyat(crasc, Oran), n°44-46 , 2009, pp.159-174.
(51) Triste coïncidence durant la première semaine du mois de mars 2013, L‘Homme Jaune d‘Alep a été assassiné.
(52) Fils ainé de l‘artiste peintre et miniaturiste M Hachemi Ameur, il est un artiste peintre designer, né à Mostaganem
Bibliographie
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- Choya Françoise L‘allégorie des monuments, édition le seuil, 1992.
- Marion Vidal-Bué L‘ALGERIE DES PEINTRES (1830-1962), Edit. 2000, Paris Méditerranée juillet 2002.
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- Servantie Marie-Pierre, L‘art de construire en couleur, éditions Alternatives, avril 2007 . Guide, Dictionnaire et encyclopédie.
- Benjamin Stora, Dictionnaire biographique des militants nationalistes algériens 1926-1954, édition l‘Harmattan ,1985.
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Sites internet
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- http://taxiphen.blogspot.com/2011/10/aouchem-le-mouvement-artistique.html
- http://www.jstor.org/discover/10.2307/4392675?uid=2&uid=4&sid=21104554789607
- « La résurrection du Phénix » : http://www.green-institute.fr/details1.htm
- « La défense de Constantine » : http://www.ziani.eu/fr/oeuvre/histoire/7_defence_constantine.htm
- « Place du Maghreb » :http://www.oran-dz.com/ multimedia/photos/place-bamako-oran-1.jpg
Détail de la céramique de la stèle du Maghreb et stèle, ainsi que le détail de la céramique d‘hôtel le Méridien, du domaine publique