« La culture nous fait sortir du cycle de violences, de vengeances. Elle nous offre le droit de rêver. On peut servir la cause palestinienne en résistant avec un stylo ou une caméra et non avec une arme », affirme le chargé des activités culturelles de l’Institut. Ce serait sans compter sur la frappe de l’institut français à Gaza par l’armée sioniste, le 3 novembre 2023. Les frappes n’ont pas fait de victimes, le personnel ayant été évacué. En revanche, selon certaines informations recueillies sur le net, Mohammed Qoreqaa, un jeune animateur vacataire de l’Institut français, est mort le 17 octobre dans l’explosion à l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza où il était venu apporter bénévolement un soutien psychologique à des enfants hospitalisés, et Fathia Falit, professeure de français vacataire à l’Institut, a, elle, été tuée le 12 octobre dans le bombardement de sa maison. Le bâtiment de 1 000 mètres carrés a également subi des dommages collatéraux le samedi 11 novembre.
L’Institut français de Gaza a ouvert ses portes en 1982, en pleine guerre du Liban, et il est le seul centre culturel dans l’enclave de Gaza d’un pays étranger. Le centre permettait en outre à des artistes palestiniens de partir en résidence en France. Dans l’autre sens, des artistes ou intellectuels français étaient accueillis à Gaza.
Pris dans la tourmente, l’institut français de Gaza se retrouve tout seul comme les Palestiniens de Gaza ; curieusement, tous les instituts français dans le monde font le dos rond à l’image de la diplomatie à genoux de Marianne soumise au criminel judéo-sioniste. Les affaires en cours de l’hexagone déclarent à ce sujet : “Nous avons été informés par les autorités israéliennes que l’Institut français de Gaza avait été visé par une frappe israélienne”. Si le Quai précise avoir demandé aux autorités israéliennes de “communiquer sans délai” les raisons ayant motivé cette frappe, au 8 janvier 2024, aucune image n’est diffusé sur l’état de l’Institut Francais de Gaza à ce jour.
Peut-on supposer que les tunnels servant la résistance palestinienne passaient sous l’institut français tout comme à l’hôpital Al-Shifa pour se retrouver soit dans une salle de soins, dans la pharmacie de l’hôpital ou dans la médiathèque de l’institut pour emprunter un livre et profiter de la connexion Internet dans un bâtiment climatisé et agréable ? Qui sait ?
Après le bombardement et la fermeture de l’institut, un grand silence sur radio culture point FR ; de même que l’ensemble des instituts français dans le monde n’ont communiqué aucune désapprobation ou condamnation en soutien de leur institut frère à Gaza, contrairement au « geste inédit de plusieurs ambassadeurs de France au Moyen-Orient et dans certains pays du Maghreb qui ont collectivement rédigé et signé une note, regrettant le virage pro-israélien pris par Emmanuel Macron. », durant la même période. Il est vrai que la plaidoirie ou note commune des ambassadeurs de France fut très vite étouffée.
En vérité, si aucun institut français dans le monde n’a réagi, contrastant avec l’initiative de certains ambassadeurs regrettant le virage pro-israélien d’Emmanuel, c’est parce que les instituts culturels français sont la vitrine culturelle à deux vitesses, adaptée à la culture post-coloniale, manipulante et applatissante, œuvrant sans relâche aux bienfaits du colonialisme sachant que la France coloniale a fait de même que l’état sioniste en Algérie et dans plusieurs pays colonisés.
Tarik Ouamer-Ali