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Malika Rahmani expose à la galerie Bloom, Alger

“Des œuvres qui racontent la Femme, ses amours, ses souffrances ses tourments. Des œuvres qui riment avec les vers de Baudelaire, réalisées avec passion par la talentueuse Malika Rahmani . Ahmed Mimoune a trouvé les mots qui décrivent cette sublime exposition” commente Ahmed Ait Issad sur son profil.  Sculptés en terre cuite et d’une blancheur immaculée, les corps féminins proposées par Malika sont délibérément anonymes et représentent les différentes figurines féminines d’un monde intemporel et imaginaire associé à l’occasion aux poèmes de Baudelaire. “Malika souhaite, à travers cette exposition, montrer la diversité des corps féminins et prouver qu’ils sont beaux même s’ils ne répondent pas aux canons actuels de la société.” écrit Sarra Chaoui (cresus dz).
Avec une réflexion pleine de grâce, de confession et de douleur, Malika Rahmani offre au spectateur ses allégories aux curiosités esthétiques Baudelairiennes : Muse malade ou vénale, mystérieuse madone, dans sa sensualité tout entière, étrange martyre, amante destructrice, femme damnée, animale comme un serpent qui danse, MÈRE de la bénédiction, FILLE capricieuse, géante voluptueuse, des métamorphoses successives entre le Spleen et l’Idéal, “Baudelaire voit de la beauté dans ce que l’on pourrait considérer comme des défauts, il n’a pas une vision formatée par la société de la beauté des corps féminins» affirme la sculpteur.”

Qu’elle soit adulée, méprisée ou même damnée, la femme garde toute sa splendeur entre les mains de Malika. De l’innocence à la vie adulte, vierge inféconde ou mère, toutes les femmes baudelairiennes peuplent la galerie.” (Sarra Chaoui). L’alchimiste à extrait la beauté du mal et la sculpteur à modeler de sa boue. 

Exposition visible du 03 au 24 Juillet 2021
Du samedi au mercredi

11h / 19h

 

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photo Ahmed Ait Issad
  

 
DESSIN D’UN MAITRE INCONNU
Au milieu des flacons, des étoffes lamées
Et des meubles voluptueux,
Des marbres, des tableaux, des robes parfumées
Qui traînent à plis somptueux,
Dans une chambre tiède où, comme en une serre,
L’air est dangereux et fatal,
Où des bouquets mourants dans leurs cercueils de verre
Exhalent leur soupir final,
Un cadavre sans tête épanche, comme un fleuve,
Sur l’oreiller désaltéré
Un sang rouge et vivant, dont la toile s’abreuve
Avec l’avidité d’un pré.
Semblable aux visions pâles qu’enfante l’ombre
Et qui nous enchaînent les yeux,
La tête, avec l’amas de sa crinière sombre
Et de ses bijoux précieux,
Sur la table de nuit, comme une renoncule,
Repose ; et, vide de pensers,
Un regard vague et blanc comme le crépuscule
S’échappe des yeux révulsés.
Sur le lit, le tronc nu sans scrupules étale
Dans le plus complet abandon
La secrète splendeur et la beauté fatale
Dont la nature lui fit don
Charles BAUDELAIRE
1821 – 1867
 

Une martyre
La Boue et Baudelaire
Malika Rahmani / Sculpteur