On connaissait Le Corbusier l’architecte, moins l’écrivain : 35 titres publiés, plusieurs rééditions et projets non aboutis jalonnent sa carrière de 1912 jusqu’à sa mort. Le livre représentait pour Le Corbusier une préoccupation permanente et de surcroît importante pour la diffusion de ses idées.
“Entre 1931 et 1944, Le Corbusier séjourne à plusieurs reprises en Algérie. Il s’attache en particulier au site d’Alger pour lequel il élabore nombre de projets, notamment le fameux Plan-Obus qu’il peaufinera dix ans durant. Tous resteront lettres mortes. Le Corbusier en concevra une grande amertume.
Poésie sur Alger fait partie de ces textes dits « de circonstances » que l’architecte aura publié tout au long de sa carrière. Écrit initialement en 1942 et paru au début de l’année 1951 à Paris, aux éditions Falaize, ce livre est une méditation parfois ironique, souvent émue, sur ces années de réflexion intense, années de vains projets. C’est aussi, et surtout, un objet-poème dédié à une ville – comme un adieu après une longue histoire d’amour.”
Le Corbusier, lettre à sa mère, 12 février 1933
Source : Le Corbusier, Correspondance, tome II, Lettres à la famille,
Gollion, Infolio, 2013, p. 427.