La statue de Sheshonq Ier, ⵛⵉⵛⵏⴰⵇ, Chichnaq, est toujours là en attente de son sacre en Afrique du Nord, reporté depuis plus de 3 millénaires. Entre-temps, les islamistes œuvrent à remettre les pendules à l’heure pour revivre les péripéties des années 90, contrastant avec les berbéristes en manque d’idées depuis l’épisode de Larbaa Nath Irathen en Août 2021, qui regardent vers le sud en espérant des lueurs de sédition qui serviraient leur cause désespérée et de leur mentor.
Dans une missive datée du 12 janvier 2021, éditée par l’APS, Agence de Presse Publique Algérienne, fondée le 1ᵉʳ décembre 1961, le chercheur et consultant au Haut commissariat à l’Amazighité (HCA), Djamel Laceb, a indiqué que « rattacher Yennayer à Chachnaq est un rappel d’une page glorieuse de notre Histoire, et il est temps de se rattacher à ce genre d’événements illustres ». Hamid Ferdi et Salmi Samir sont les deux artistes sculpteurs qui ont réalisé ce précieux monument haut de 4,4 mètres et financé par l’État, c’est-à-dire l’Assemblée populaire de wilaya (APW), pour un montant de 6 millions de DA, s’il vous plaît.
La cérémonie marquant ré-intronisation de Sheshonq Ier à Tizi Ouzou fut marquée par la présence d’élus locaux et nationaux, ainsi que du secrétaire général de wilaya, représentant du wali Mahmoud Djamaa de l’époque. Et encore mieux, dans le sillage de cette inauguration, une conférence sur Chichnaq et sur Yennayer a été organisée par l’APW au niveau de l’hémicycle Rabah Aïssat et animée par l’écrivain Brahim Tazaghart, qui souligne que « Chichnaq est un symbole unificateur des Algériens et de tous les peuples de l’Afrique du Nord ».
À ce sujet, l’archéologue Hamid Bilek rajoute une couche à ce délire historique sans précédent sur le rattachement de l’année Amazighe à l’intronisation en 950 av. J.-C. de Chichnaq, comme pharaon d’Égypte et fondateur de la 22ème dynastie pharaonique, affirmant : « doit nous interpeller sur le rôle des Amazighs dans l’Histoire à travers des faits archéologiquement avérés » (…) Soulignant l’importance de : « saisir cette date pour lancer le débat autour de notre Histoire, afin de donner à ce repère historique qui est Yennayer une dimension profonde et savante à la société Amazighe ».
Dans l’épisode des dialogues cultes du cinéma universel, je me souviens de celui du film franco-italien “Le Pacha” réalisé par Georges Lautner, sorti en 1968, lorsque Jean Gabin réplique à Robert Dalban : « Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner ».
Sheshonq Ier ou Chichnaq ne figure pas parmi les 22 momies de souverains de l’antiquité égyptienne qui ont défilé, le Samedi 3 avril 2021, dans les rues du Caire pour rejoindre le Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC), où elles seront désormais exposées après plus d’un siècle au musée du Caire.
À cet effet, lors de la parade dorée transportant, dans les rues du Caire, les 22 pharaons et souverains de l’Antiquité égyptienne, soit dix-huit momies de rois et quatre momies de reines, pour rejoindre le Musée national de la civilisation égyptienne, le samedi 3 avril 2021, soit 3 mois après ré-intronisation de Sheshonq Ier pharaon à Tizi Ouzou, tristement pour les berbéristes, le 23ème pharaon, Sheshonq Ier ou Chichnaq, ne figure pas dans le contingent. Une autre désillusion pour le think tank berbériste et les adeptes de la fourchette.
Autrement, on peut supposer qu’une demande officielle sera adressée au régent du Caire, Abdel Fattah Saïd Hussein Khalil Al-Sissi, afin de déplacer la momie de Sheshonq Ier à Tizi Ouzou pour sa dernière demeure. Cela permettrait de lui offrir une sépulture digne des 22 souverains de la parade dorée. De plus, l’organisation d’une parade argentée depuis l’aéroport jusqu’à Tizi Ouzou serait la bienvenue, ajoutant ainsi un repère historique significatif à Yennayer et favorisant le tourisme local. La construction d’un musée national public dédié à Sheshonq Ier laissera certainement une empreinte durable dans le domaine de la muséologie en Afrique du Nord. Il faut juste y penser.
Ce besoin de chercher ailleurs des référents historiques sans relation avec l’histoire de la région est récurrent chez le contribuable affecté d’Afrique du Nord, alors que les fouilles archéologiques de Ain Boucherit sur le site Ain Lahnech à Sétif ont permis de découvrir « le plus ancien en Afrique du Nord et le deuxième plus ancien au monde après celui de Kouna en Éthiopie remontant à 2.6 millions d’années », confirmant que « l’existence de l’homo-sapien en Afrique du Nord est plus ancienne que l’on croyait », selon les chercheurs chargés des fouilles à leur tête le Pr Mohamed Sahnouni. Cet « autre berceau de l’humanité » contraste avec le calendrier amazigh qui affiche 2974 ans depuis l’épopée du 23ème pharaon, très loin derrière les 5784 ans du calendrier luni-solaire judéo-sioniste. À ce titre, les juifs seraient-ils les ancêtres des Berbères ?
À suivre.
Tarik Ouamer-Ali
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Source :
– www.aps.dz/
– www.express-dz.com/
– www.france24.com/